La Réconciliation
Interview avec Joe Lougheed et Lawrence Gervais et Olivia Marie Golosky. Filmé à la maison Lougheed le 5 novembre 2018. Vidéographie de Jacquie Aquines, 2019.
Joe Lougheed
[0:00 – 0:54]
La culture métisse est compliquée. Il y a les Métis qui vivent sur la terre et dans les établissements, et qui ont probablement un mode de vie plus traditionnel. Puis il y a les Métis qui sont à côté de vous au bureau, qui sont vos voisins. Selon la Nation métisse de l’Alberta, les Métis se cachent en pleine vue. J’espère bien pouvoir aider à promouvoir l’identité métisse en Alberta, dans le sud de l’Alberta et en Alberta en général. Et à Calgary, puis travailler avec la Nation métisse de l’Alberta et faire savoir aux gens que votre voisin pourrait être un Métis qui se cache en pleine vue. En plus de mettre l’accent sur le patrimoine Blackfoot du sud de l’Alberta, il faut aussi souligner le rôle des Métis dans l’établissement de l’Alberta et dans notre histoire.
Lawrence Gervais
[0:55 – 2:12]
Pour l’instant, je ne pense pas que bien des gens comprennent vraiment c’est quoi la réconciliation. Je travaille à la vérité et la réconciliation depuis que les audiences ont eu lieu ici à Calgary et parfois, quand je vois le gouvernement ou que je suis assis au gouvernement, je pense qu’ils ne comprennent pas c’est quoi la réconciliation. C’est la même chose pour l’industrie. Mais quand nous parlons des institutions culturelles, ça veut dire de ne pas penser que les Métis doivent se cacher tout le temps. Et qu’il faut se sentir à l’aise pour commencer à raconter l’histoire de ses premiers habitants aussi. Parce qu’il y a deux peuples. Nous avons les premiers habitants des Premières Nations, plus particulièrement les Blackfoot ici et, bien sûr, notre Traité numéro 7, mais nous avons aussi les Métis, et cette histoire, toutes ces histoires, ces riches histoires, il est temps de les raconter. Nous savons qu’en tant que Nation métisse, nous voulons à l’avenir faire en sorte que nos membres, ceux qui s’identifient comme Métis, aient un lieu, un village ici. Ils ont de la parenté autour d’eux. Et de plus en plus, nous serons capables de raconter leurs histoires. Nous allons les intégrer. C’est une question de raconter qui nous sommes comme peuple, et ce que nos ancêtres voudraient.
Olivia Marie Golosky
[2:13 – 2:56]
Ça s’appelle la Commission de vérité et de réconciliation pour une raison, et souvent, les gens font fi de la partie qui s’appelle la vérité. Avant même de commencer à nous concentrer sur la réconciliation, nous devons être capables de parler de vérité. Et je pense que ça alimente l’enjeu. Parce que les gens se disent, bon d’accord, nous savons ce qui s’est passé, mais nous ne voulons pas vraiment faire face à la réalité. Donc, trouvons des solutions sans donner aux communautés du vrai temps, et sans donner aux communautés les ressources dont elles ont besoin pour se prononcer et parler de leurs enjeux. Si les gens prennent la vérité et la réconciliation vraiment à cœur, il faut se mettre à écouter et à avoir de sérieuses conversations.