La charité comme entreprise
Aux yeux du public, les membres du Cradle Club étaient des filles de la haute société. Dans les coulisses, cependant, elles étaient des femmes d’affaires ambitieuses. Même si elles n’auraient pas été les bienvenues dans le monde des affaires canadien des années 30, la haute société ne s’objectait pas à ce que ces femmes jeunes exploitent leurs compétences administratives et de leadership pour gérer un groupe de bienfaisance.
Durant la première année du Cradle Club, le club amassa une somme stupéfiante de 2 834 $ et fabriqua près de 1 000 vêtements. Aujourd’hui, ce montant vaudrait plus de 50 000 $ !
Pour maintenir le calendrier de collecte de fonds ambitieux du club, les membres se rencontraient le deuxième et le quatrième mardis de chaque mois. Le groupe prenait aussi de l’ampleur. En 1938, les vingt-cinq membres originaux du club étaient devenus soixante-cinq. Malgré cette croissance, le Cradle Club maintint toujours une liste d’attente de membres potentiels afin de protéger l’apparence d’exclusivité du club.
Comme toute bonne entreprise, le Cradle Club était très protecteur à l’égard de sa marque. À l’été 1934, un groupe de femmes rival utilisant le nom de Cradle Roll Club organisa un concert de collecte de fonds au profit d’un autre hôpital. Malheureusement, « de nombreuses personnes [avaient] l’impression qu’elles achetaient des billets auprès du Cradle Club du Women’s College Hospital ». En réponse, le Cradle Club se constitua en société afin de se doter du statut d’entreprise légitime.