Création d’un parc
L’un des premiers succès de la Cole Harbour Rural Heritage Society fut de convaincre le conseil de comté de donner à deux terrains privés en haut du port la désignation de zone spéciale. Ceci offrait une certaine protection, puisque tout développement devait répondre à certains critères et faire l’objet d’une approbation spéciale. Près de 50 ans plus tard, ces propriétés, qui font maintenant partie de la municipalité régionale d’Halifax (MRH), ne sont toujours pas développées. Le plus grand défi fut de porter le port et ses terrains à l’attention des décideurs aux trois niveaux de gouvernement, ainsi qu’à celle de la communauté de Cole Harbour et de toute la région. Tous allaient bénéficier de la préservation et de la protection du port à long terme, qu’ils en soient conscients ou non. La bataille fut ardue, surtout dans les années 1970 et 1980. Grâce à un dévouement et une persévérance acharnés, ses promoteurs implantèrent progressivement l’idée dans le subconscient puis dans l’esprit de plus en plus de gens. À tel point que de nombreux politiciens et d’autres personnes influentes commencèrent à penser que le parc était leur idée.
Le ministère des Ressources naturelles a fait le premier pas important en créant le parc de Rainbow Haven Beach. À l’est du port, la longue plage de sable de Lawrencetown est également devenue parc provincial. Le gouvernement provincial n’était pas pressé d’aller plus loin dans la désignation du parc, même s’il avait acquis et mis en réserve beaucoup plus de terres autour du port, ainsi que la chaussée au milieu. Une partie de ces terres, le long du côté ouest du port et bordé par Bissett Road, était clairement prête à être désignée comme parc. Des démarches répétées furent entreprises auprès de la province, qui a résisté, consciente des coûts et des responsabilités accrues qui seraient encourus si le terrain devenait un parc. Dans les années 1990, alors que le sentier Transcanadien prenait forme, d’autres membres de la communauté souhaitaient que le territoire devienne un parc et que des sentiers pédestres y soient aménagés. Les réunions initiées par le CHRHS attirèrent d’autres personnes et une nouvelle organisation se forma : la Cole Harbour Parks and Trails Association (CHPTA). L’objectif fut finalement atteint et le Cole Harbour Heritage Park fut créé. Sur l’ancien chemin de fer qui traverse le port, désaffecté depuis 1980, les rails furent retirés pour créer le sentier du marais salé (Salt Marsh Trail) faisant partie du sentier Transcanadien, qui représente la plus récente traversée du port. Toutes les terres du parc provincial autour du port sont collectivement désignées sous le nom de Cole Harbour-Lawrencetown Coastal Heritage Park.
Une des premières tentatives pour jeter les bases d’un parc fut de faire appel à des naturalistes locaux qui identifièrent la faune autour du port. Les scientifiques jouèrent également un rôle en menant, à la demande du CHRHS, des recherches qui permirent d’établir de manière concluante que l’estuaire ne pouvait pas supporter plus de rejets d’eaux usées ni un ensablement plus important. L’une des contributions les plus importantes au marais salé et à ses terres avoisinantes fut le don, en 1998, par les descendants de Peter McNab Kuhn, de la totalité des terres submergées autrefois endiguées. Elles furent arpentées à l’époque et renfermaient 2 315 acres. C’est ainsi qu’est née la Peter McNab Kuhn Wildlife Management Area.