La bonne idée de se rassembler !
La création des Chantiers maritimes de Charlevoix
Les berges de Saint-Joseph-de-la-Rive sont idéales pour la construction navale.
En 1946, révolution au village ! Vingt citoyens investissent 1 000 $ chacun dans l’aménagement des Chantiers maritimes de Charlevoix limitée. Ici, l’objectif premier n’est pas de construire des goélettes, mais plutôt d’assurer l’hivernage sécuritaire des bateaux et de faciliter leurs réparations saisonnières. Pendant près de 30 ans, l’entreprise permettra à une trentaine de capitaines du comté et de l’Est du Québec de protéger leurs goélettes une fois l’hiver venu. Elle donnera aussi du travail à plusieurs habitants du village et des environs.
Des vingt actionnaires, la moitié sont des Desgagnés, dont quatre femmes, veuves ou filles de capitaines. Les héritières Mathilda et Amélia et leurs filles respectives, Berthe et Gabrielle, investissent dans la nouvelle entreprise. Âgées de 37 et 40 ans, Berthe et Gabrielle sont célibataires. Leur geste relève certainement plus d’une quête de solidarité que d’un retour sur investissement.
Actionnaires ou pas, compétiteurs et collaborateurs, les cousins se côtoient quotidiennement au chantier. Maurice et Roger, par exemple, ne naviguent pas pour les mêmes membres de la famille, pourtant ils sont tour à tour gérants du chantier. De leur côté, Cécilia, Denise et Huguette tiennent à jour les comptes des Chantiers maritimes de Charlevoix.