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Le trio médical d’Almonte, première partie : docteur Dunn

Le docteur Dunn, le docteur Kelly et le docteur Metcalfe étaient trois médecins très respectés d’Almonte. L’historien local John Dunn les appelle « Le trio médical ». Tous trois ont incarné la bienveillance et le dévouement d’un médecin de petite ville tout au long de leurs carrières, qui se sont étalées sur plusieurs décennies.

Collectivement, ils fournissent des soins aux habitants de la campagne et de la ville. Les voyages se font par voiture hippomobile. L’hiver, ils conduisent sur des routes enneigées dans des traîneaux, leurs sacs de docteurs glissés sous des peaux de bison.

En tant que personnes importantes de la communauté, les membres de ce trio s’occupent de la santé des citoyens, s’impliquent dans le gouvernement local, promeuvent la modernisation de la ville et travaillent à améliorer les écoles locales. « Médecin, ami et conseiller, une description qui correspond à chacun des membres du trio médical de la première moitié du siècle », raconte John Dunn.

Photographie en noir et blanc d’une cérémonie de plantation d’arbre à l’hôpital Rosamond Memorial avec docteur Dunn, docteur Metcalfe et docteur Kelly.

Les trois plus vieux médecins d’Almonte devant l’hôpital Rosamond Memorial, 1953. De gauche à droite : docteur Dunn, docteur Metcalfe et docteur Kelly.

Docteur J.F. Dunn

Portrait photographique en noir et blanc de John Francis Dunn, un jeune homme aux cheveux noirs portant une chemise blanche, une veste et une cravate.

Docteur J. F. Dunn, 1904

Le docteur John Francis Dunn naît le 19 mai 1871 à South Crosby, dans les comtés unis de Leeds et Grenville. Après avoir réussi en un an seulement un cursus secondaire de quatre ans à la Leeds County Model School située à Athens, en Ontario, il commence à travailler en tant qu’enseignant dans les écoles rurales du district. Il décide de poursuivre ses études en médecine à l’Université McGill, mais lorsqu’il contracte la tuberculose, l’une des principales causes de décès au Canada au tournant du siècle. On lui annonce qu’il ne pourra jamais pratiquer la médecine. Toutefois, en 1904, il commence à travailler en tant que médecin de bord dans l’Atlantique Nord et se remet complètement de la maladie.

Photographie en sépia d'un jeune homme en uniforme debout sur le pont d'un navire.

Le docteur Dunn dans sa tenue de médecin de bord après sa remise de diplôme en 1904

En 1910, le docteur Dunn est invité à reprendre le cabinet de feu docteur Lynch à Almonte. Il accepte et déménage dans la maison du docteur; il s’adapte à la vie à Almonte et épouse Mary Moynihan en 1917.

À cette époque, être médecin dans une zone rurale exige d’avoir des connaissances en pédiatrie, en obstétrique, en gérontologie et en médecine d’urgence. Les appels au milieu de la nuit ne sont pas rares. Les visites à domicile sont la norme, et les médecins parcourent souvent de grandes distances pour voir leurs patients.

La procédure était simple. Elle consistait essentiellement à ravitailler le cheval et le conducteur et à chauffer des briques dans le four afin de les placer au fond du traîneau. Pendant ce moment de ravitaillement, il était fréquent que le téléphone sonne à nouveau pour transmettre le message suivant : “La neige est épaisse dans les bois et les clôtures sont recouvertes. Dites au docteur de prendre le raccourci à travers champs et par les bois, nous enverrons quelqu’un à sa rencontre avec une lanterne.” Une fois le cheval harnaché, attelé au traîneau et amené devant la porte du cabinet, le docteur, avec son manteau en peau de bison, son chapeau en peau de mouton et ses gants doublés de fourrure, montait dans le traîneau. Il installait ses pieds sur les briques, tirait la peau de bison sur ses genoux, attrapait les rênes et partait. Il s’absentait parfois pendant deux jours, puis revenait, gelé de froid, si engourdi qu’il tombait littéralement du traîneau sur le pas de la porte du cabinet; le cheval se rendait seul à la porte de l’étable. Ses souvenirs de ces voyages étaient emplis d’admiration, car tout à table était produit localement, à part le thé, le sucre et le sel.

– John Dunn

Michael Dunn raconte une tranche de vie de son grand-père, le docteur Dunn.

Profitez de l’extrait audio avec la transcription traduite en français.

Le docteur Dunn connaît une longue carrière médicale au service de la communauté d’Almonte, et poursuit ses visites à domicile jusqu’à l’âge de 88 ans. En tant que militant pour l’établissement d’un nouvel hôpital à Almonte, il devient l’un des premiers patients à recevoir des soins dans le tout nouvel hôpital général d’Almonte en mai 1961. Il décède le 28 mai 1961 à l’âge de 90 ans.

Visionnez cette vidéo avec une transcription : Une entrevue avec Michael Dun