L’école de Paddy Springs et l’espièglerie
Interviewer: Amanda Foote pour le musée de la gare Beiseker
Cadreur et monteur : Jarret Twoyoungmen
2020
Beiseker Station Museum
Description : Cette brève vidéo porte sur les espiègleries de jeunes enfants dans les prairies du sud de l’Alberta. Cette vidéo fait partie d’une exposition sur l’enseignement dans une région qui s’appelle maintenant Beiseker. Cette localité est située dans la province de l’Alberta, au Canada. L’histoire commence à l’école historique de Paddy Springs.
(Leah Uffelman partage des souvenirs de sa maison sur Zoom)
Leah Ufleman: À l’époque, la discipline était très stricte, parfois même brutale. Mais pour maintenir l’ordre, ce genre de discipline s’imposait presque, parce que c’était la seule ressource à leur disposition. Dans certaines écoles, des membres du conseil scolaire se rendaient dans les écoles pour expliquer les mesures disciplinaires aux enfants. C’étaient des menaces ni plus ni moins. Ils nous disaient : « Si vous n’écoutez pas, monsieur ou mademoiselle ou quelque chose du genre, vous allez manger une raclée, ou recevoir telle ou telle punition ». Et ils menaçaient les enfants comme ça. Parfois, c’était nécessaire, mais pas tout le temps. Je pense que ça aidait, et même les élèves concernés ont avoué que s’il n’y avait pas eu de menaces, ils auraient probablement fait encore plus de mauvais coups. Et tous les tours qu’ils ont joués… ils se trouvaient drôles. Mais certains des mauvais coups n’étaient pas vraiment drôles, surtout quand la maîtresse d’école trouvait des insectes dans son tiroir ou des punaises sur sa chaise.
(Fred Lyczewski partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Fred Lyczewski: À un moment donné, les garçons les plus vieux sont allés aux toilettes. Ils avaient un baril de détersif vide et l’ont rempli de papier de toilette. Ils avaient des balles de fusil. Ils les ont mis dedans et ont mis le feu au papier de toilette, puis ça a explosé. C’était pendant la guerre. Ils ont fait ça une fois seulement, et personne n’a été blessé.
(Leah Uffelman partage des souvenirs de sa maison sur Zoom)
Leah Ufleman: Elle avait gardé les mégots de cigarette de son père et les avait apportés à l’école pour nous montrer comment fumer. On était très jeunes. Nos parents ni personne d’autre de notre entourage n’avaient pas de mégots de cigarettes. C’était donc très nouveau pour nous. On s’était cachés dans l’écurie. Elle allumait les mégots pour nous et nous montrait comment fumer. En fin de compte, je n’ai jamais appris comment, mais c’était un point de départ. C’était quand même une bonne leçon. On a eu de la chance de ne pas mettre l’écurie en feu, mais c’était une fille responsable et elle faisait très, très attention de ne pas mettre le feu à la paille.
(Monty Metzger partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Monty Metzger: Il y avait un gros poêle en arrière de la classe. On fabriquait des avions en papier. On mettait le feu au nez de l’avion et on les lançait partout. Évidemment, la fumée venait d’en arrière. À un moment donné, un avion a atterri derrière le piano et ça a pris en feu. Les petits enfants ont dû demander aux plus grands de les aider à bouger le piano. Mais on a survécu.
(Leonard Hagel partage des souvenirs de sa maison sur Zoom)
Leonard Hagel: On respectait notre maîtresse d’école, mais il fallait absolument qu’elle maîtrise les enfants en tout temps. C’est pourquoi la sangle était toujours à la portée de sa main. Elle n’avait pas besoin de l’utiliser très souvent. Moi personnellement, je n’en ai jamais reçu de coups. Mes frères, par contre, m’ont raconté avoir été souvent fouettés à la sangle. Mais quand moi j’ai commencé l’école, la sangle était mal vue.
(Monty Metzger partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Monty Metzger:
La seule fois que j’ai goûté à la sangle, c’était en première année. Earl Berreth était mon cousin. Earl et moi, on prenait tour à tour un vieux livre de lecture et un nouveau livre. À un moment donné, à mon retour de la bibliothèque, j’ai vu qu’il avait interchangé les livres. Alors bien entendu, j’ai saisi la couverture, et il avait l’autre couverture, et on a déchiré la couverture d’un livre flambant neuf. J’ai donc eu un coup de sangle sur la main, mais lui, il n’arrêtait pas de bouger. Il s’est mis à courir autour de la maîtresse et en fin de compte, il a reçu un coup sur le derrière. Les pauvres petits enfants de la première année recevaient des coups de sangle.
(Frank Schwengler partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Frank Schwengler: Parfois, la maîtresse nous obligeait à nous agenouiller dans le coin, ou encore, elle nous faisait écrire des phrases au tableau. Par exemple, elle pouvait nous faire écrire : « Je ne dérangerai pas les autres » ou quelque chose du genre 50 fois au tableau. Il fallait écrire ça au tableau une cinquantaine de fois. Mais si notre comportement était vraiment mauvais, elle nous envoyait chez le directeur. Ça n’a jamais été mon cas parce que je ne faisais pas tellement de mauvais coups. Mais j’ai écrit des phrases au tableau. Et le coin, j’y ai goûté quelques fois aussi. C’est certain qu’on était à la vue de tous les élèves pour qu’ils puissent rire de nous. C’est le genre de chose qu’on ne voulait pas faire plus d’une fois.
(Vera Schmaltz partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Vera Schmaltz: Je ne me souviens pas d’avoir vu de l’intimidation.
(Leonard Hagel partage des souvenirs de sa maison sur Zoom)
Leonard Hagel:
Mes frères et mes sœurs fréquentaient la même école que moi. Il n’y avait donc pas de secrets et mes parents finissaient par tout savoir. C’était bizarre.
(John Richter partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
John Richter: À la maison, les mesures disciplinaires des parents n’étaient pas comme celles d’aujourd’hui. Quand j’étais dans le pétrin à l’école, je l’étais aussi à la maison. C’est arrivé quelques fois. Je me faisais mettre dans le coin pendant un bout de temps. Et si c’était grave, je recevais aussi des coups de sangle. Mais dans le temps, les parents partageaient généralement l’avis des maîtres et maîtresses d’école. Donc, c’était une bonne chose.
(le logo du musée de la gare Beiseker apparaît)