Souvenirs de la basse prairie
Interviewer: Amanda Foote pour le musée de la gare Beiseker
Cadreur et monteur : Jarret Twoyoungmen
2020
Beiseker Station Museum
(Un champ de hautes herbes jaunes s’étend au loin. Presque hors du cadre et très loin, une ferme est à peine visible. Le titre du film apparaît : Shortgrass Prairie Life.)
Cette brève vidéo porte sur la vie des jeunes dans les prairies du sud de l’Alberta. Cette vidéo fait partie d’une exposition sur l’enseignement dans une région qui s’appelle maintenant Beiseker. Cette localité est située dans la province de l’Alberta, au Canada.
(Monty Metzger partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Monty Metzger:
On vivait ni plus ni moins dans un grenier à céréales qui servait de maison quand maman et papa se sont mariés. On a vécu là jusqu’à mes quatorze ans environ. Ensuite, on a déménagé à Beiseker pour deux hivers. Puis on s’est installés à l’est de Beiseker, sur la terre des Helm. On avait de l’électricité à l’époque, mais toujours pas d’eau courante, de toilette ou de téléphone.
(Fred Lyczewski partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Fred Lyczewski:
On avait de l’électricité. Bien des fermes n’ont pas eu l’électricité avant 1947. Avant ça, on avait des lampes au kérosène et des choses du genre.
(Matt Schmaltz partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Matt Schmaltz:
Je me souviens que mon père m’a dit qu’à l’arrivée des voitures… avant ça, les gens allaient à la messe et au village en chariot tiré par des chevaux… quand les voitures ont fait leur apparition, il fallait qu’elles s’arrêtent parce que le bruit des voitures effrayait les chevaux. Les conducteurs éteignaient les moteurs jusqu’à ce que les chevaux soient passés, puis ils les remettaient en marche. Bien sûr, les voitures avaient un bras de manivelle, et ils devaient tourner la manivelle pour redémarrer la voiture. Mais à propos de ces voitures… elles étaient petites. Je ne sais pas comment les membres des grandes familles pouvaient tous embarquer dans ces voitures, mais ils y parvenaient quand même, j’imagine. Mais même dans un chariot, quand on essaie d’embarquer neuf enfants et les parents, ça prend de la place.
(Vera Schmaltz partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Vera Schmaltz:
Quand on arrivait à la maison, on avait faim d’habitude. On prenait donc une collation avant de souper. Ensuite, on avait des tâches à faire. Il fallait nourrir les poules et les cochons. C’est le genre de tâches que faisaient les plus vieux, mais pas les plus jeunes. On ramassait les œufs aussi. Il y avait toutes sortes de choses à faire à la maison.
(Monty Metzger partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Monty Metzger:
Dans le temps, on avait des vêtements pour aller à l’école. On faisait donc toujours nos tâches avant le déjeuner. Il fallait traire les quelques vaches, s’occuper des poules et des cochons. Et quand on rentrait de l’école, on enlevait nos bons vêtements et on enfilait nos vêtements de travail. C’était ça la règle. Quand c’était l’heure de fermer la cage à poules, il nous fallait cinq minutes pour y aller, et une demi-seconde pour rentrer à la maison parce qu’il faisait noir et on ne voulait pas se faire attraper par le Bonhomme Sept Heures. Ma mère, elle trayait quatre, cinq ou six vaches. À ce moment-là, mon père conduisait un camion, donc la plupart du temps, elle s’occupait seule des vaches le matin et le soir. Elle trimait dur.
(John Richter partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
John Richter:
Il fallait que je traie les vaches avant et après l’école. Presque tous les enfants de familles agricoles faisaient ça.
(Adrian Wolfleg est assis dans la Niitsitapiisini: Our Way of Life Galerie du Glenbow Museum devant un grand tipi)
Adrian Wolfleg:
On était toujours occupés à faire toutes sortes de choses, surtout quand il fallait prendre soin d’animaux. On travaillait avec eux, on les écoutait et on répondait à leurs besoins. On veillait à leur sécurité. On s’occupait d’eux. Ça représentait beaucoup de travail parce qu’on ne savait jamais quand ça commençait et quand ça finissait. C’était continuel. Je sais que quand j’allais à l’école, à certains moments de l’année, des élèves étaient absents pendant quelques jours parce qu’ils aidaient à la ferme. Tout le monde mettait la main à la pâte et faisait son possible. Même si quelqu’un n’était pas assez fort pour soulever les balles de foin, il y avait d’autres choses à faire. On pouvait aider à faire les sandwiches, apporter de l’eau et du thé. Il y avait beaucoup de choses à faire.
(Frank Schwengler partage ses souvenirs au Club des années d’or de Beiseker)
Frank Schwengler:
J’ai manqué beaucoup d’école parce que dans le temps, j’étais le seul enfant de la famille et mon père avait souvent besoin de moi. Alors, pendant les récoltes et à d’autres moments de l’année, je restais à la maison pour aider mon père. J’ai donc eu de nombreuses absences et ce n’était pas facile d’aller à l’école. Les absences ne me dérangeaient pas parce qu’au lieu de marcher, de conduire ou de monter à cheval, je restais chez moi. Je trouvais ça plus agréable.