École de Craigduh, 1926-1943, la santé et le bien-être
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On sait peu de choses à propos de l’école de Craigduh, qui a été exploitée de 1926 à 1943. Une grande partie des renseignements obtenus au sujet des écoles de campagne nous vient de témoignages oraux ou écrits d’anciens élèves. Beaucoup de dossiers officiels ont été détruits dans des incendies ou n’étaient pas considérés comme suffisamment importants pour être conservés après la fermeture des écoles. Dans le cas de l’école de Craigduh, presque rien ne témoigne de son existence.
Dans les débuts de la colonisation de la prairie, les hôpitaux et les médecins n’étaient pas monnaie courante. En 1907, l’Alberta a adopté une loi sur la santé publique afin de développer les services de santé publics, de protéger la santé des enfants et de réduire la mortalité infantile. Vers 1910, les écoles ont commencé à faire l’objet d’inspections médicales régulières. Le programme d’études comprenait des leçons d’hygiène et des précautions sanitaires.
« On subissait un examen de santé tous les matins. (Le maître ou la maîtresse) nous posait toutes les questions, (au sujet du) brossage des dents, (etc.)… on avait une étoile dorée. » Leonard Hagel
L’épidémie de la grippe espagnole de 1918 avait fait prendre conscience de la nécessité d’avoir des services de santé publique plus poussés. Le groupement des fermières unies de l’Alberta (United Farm Women of Alberta) a alors fondé le service des soins infirmiers de district de l’Alberta afin de donner de l’ampleur aux services de santé qui existaient déjà. Irene Parlby (une des Célèbres cinq), présidente de ce groupe, soutenait que puisque le gouvernement avait encouragé la colonisation dans les conditions dévastatrices de la prairie, il lui incombait aussi d’assurer la survie de ces personnes et de leurs families.
De 1924 à 1942, le personnel de la clinique itinérante provinciale s’est rendu dans des lieux ruraux pour offrir divers services aux enfants, comme l’immunisation, des soins dentaires, des examens physiques et des chirurgies mineures.
« Avant ma génération, les cliniques (étaient) itinérantes. Elles s’occupaient des besoins en santé à l’école, notamment l’ablation des amygdales. Les enfants rentraient chez eux le jour même. » Leah Uffelman
Les enfants étaient aussi la cible d’épidémies, comme la rougeole, les oreillons et la rubéole. Dans les petites écoles, quand un enfant tombait malade, tous les enfants de l’école attrapaient souvent la même maladie. Ce n’est que dans les années 1960 que les vaccins ont fait leur apparition. La poliomyélite représentait une menace réelle présentant une grande variété de symptômes sans liens, certains étant très légers et d’autres entraînant la paralysie et de graves troubles respiratoires. Les épidémies étaient fréquentes et pouvaient se manifester à tout instant. Elles suscitaient d’énormes craintes chez la population, tant que les vaccins n’ont pas commencé à être administrés en 1955.
Chez les Pieds-Noirs, l’hygiène et la santé faisaient aussi partie de l’enseignement normalement transmis aux enfants. Des personnes des plus compétentes s’occupaient de différents aspects du bien-être de leur collectivité. Quand un enfant affichait certaines aptitudes ou démontrait certains intérêts, ceux-ci étaient encadrés et cultivés.
Layla Tate Poimer, une élève de l’école communautaire de Beiseker, nous a raconté à quel point c’était étrange quand son école a dû fermer ses portes en raison de la pandémie de la COVID-19 en 2020 : « Je suis rentrée chez moi le vendredi, et le lundi, je ne pouvais plus aller à l’école ».