École de Greenfield, 1912-1950, d’autres tâches à faire
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Les colonisateurs de la région ont formé un district scolaire en 1912. C’est ce qui a donné le coup d’envoi à la construction de l’école de Greenfield. Deux acres de terrain ont été acquises au coût de 20 $ l’acre. Selon Sarah Rau, les coûts de construction de l’école et d’installation du système de chauffage se sont élevés à environ 1 000 $. La première journée de classe a eu lieu le 6 janvier 1913. Les élèves ont tous commencé en première année, peu importe leur âge, afin de tenir compte des habiletés apprises à la maison ou dans une autre école. Une écurie a été construite un an plus tard. Puis vers 1928, l’école de Greenfield a fait l’acquisition d’une résidence des maîtres pour la somme de 250 $. De manière générale, l’école à classe unique pouvait recevoir de 35 à 40 élèves, ce qui a été le cas jusqu’à sa fermeture en 1950.
Pour faire l’entretien quotidien d’une école de prairie, il fallait être fort et être matinal. Il fallait allumer un feu pour réchauffer l’école avant l’arrivée des élèves, aller chercher de l’eau et toujours faire en sorte que tout soit propre et impeccable. Il arrivait parfois que ces tâches soient déléguées à un concierge ou à quelques élèves rémunérés, mais en général, ces tâches incombaient au personnel enseignant.
Le point de vue peut changer avec du recul, mais cela dit, les gens de Beiseker affirment avoir aimé aider le personnel enseignant à faire les diverses tâches. Ils essuyaient les tableaux et frottaient les brosses à effacer les unes contre les autres dehors. Le vent gémissant de la prairie déposait de la poussière sur toutes les surfaces, si bien qu’il fallait toujours épousseter les pupitres et les étagères. L’hiver, les planchers étaient détrempés en raison de la neige. Garder l’école propre était un combat de tout instant.
Ces tâches devaient être effectuées au quotidien pour que l’école soit propre si jamais le redouté inspecteur arrivait à l’improviste. Ce dernier était nommé par la province de l’Alberta. Pour produire son rapport, il devait faire au moins une visite annuelle, sans rendez-vous. L’inspecteur prenait note de l’état des bâtiments, de la discipline imposée par le personnel enseignant et du respect du programme d’études prescrit par l’Alberta, car il s’agissait là des responsabilités du jeune personnel enseignant.
« Nous avions tous une peur folle quand l’inspecteur frappait à la porte et entrait dans l’école à l’improviste. Sa présence perturbait le personnel et les élèves. Une de nos maîtresses d’école se tenait derrière l’inspecteur, craie à la main, et quand il nous posait des questions, elle écrivait les réponses au tableau à son insu.
À un moment donné, un inspecteur a remarqué l’encre éclaboussée sur le mur et en bas des fenêtres parce que la maîtresse nous permettait de le faire même si on était censés l’essuyer sur un tampon encreur. Mais ils avaient pris l’habitude de l’éclabousser. Les enfants et la maîtresse étaient dans le pétrin. » Leah Uffelman
L’inspecteur du gouvernement couvrait un vaste territoire. Il s’occupait d’environ 75 écoles. Le mandat des inspecteurs consistait à soutenir et à encourager le personnel enseignant, à faire en sorte que les bâtiments respectent les normes établies et à confirmer la qualité de l’enseignement dispensé. De plus, ils étaient constamment à la recherche de maîtresses ou de maîtres d’école éventuels parmi les élèves plus âgés, parce que les postes de campagne n’étaient pas faciles à remplir. Selon leur personnalité, les inspecteurs assumaient leurs fonctions de manière plus ou moins gracieuse. L’Alberta Teachers Association déclare ce qui suit : « Les maîtres et les maîtresses d’école étaient assujettis à de sévères jugements s’ils ne se conformaient pas aux attentes, explicites ou non. »