École de Paddy Springs, 1919-1942, les plaisanteries
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L’école de Paddy Springs a été construite en 1919. Elle porte le nom des sources d’eau longeant la rivière Rosebud. Elle a été opérationnelle jusqu’en 1942, lorsque le district scolaire de Wheatland a bâti une nouvelle école centralisée et commencé à fournir un service de transport scolaire en autobus dans la région. L’ancienne école a alors été déménagée dans la municipalité d’Olds pour faire office d’église.
Un des points saillants du programme d’études de l’Alberta, c’était une discipline stricte, axée sur les valeurs de la maîtrise de soi et de l’obéissance. L’inspecteur énonçait les règles pendant ses visites en classe afin de renforcer l’autorité du personnel enseignant. Les maîtres et maîtresses d’écoles de campagne pouvaient aussi compter sur le soutien des parents en cas d’indiscipline.
« Il n’y avait pas de secrets pour les frères et les sœurs qui fréquentaient la même école. Tout était rapporté à la maison. Si on était dans le pétrin à l’école, on pouvait s’attendre à encore pire à la maison. » Leonard Hagel
Les méthodes disciplinaires variaient d’un maître ou d’une maîtresse à l’autre, et dépendaient de l’acte commis.
« Il fallait se tenir debout devant la classe et écrire au tableau. Les enfants riaient. On ne voulait pas être obligés de faire ça. Ils laissaient ça là pour qu’on se fasse agacer pendant un certain temps, mais tôt ou tard, quelqu’un d’autre allait faire une bêtise et ça allait être son tour. » Frank Schwengler
La plupart des maîtres et maîtresses d’école étaient réticents à utiliser la sangle, mais certains élèves se souviennent que cette méthode était approuvée.
« … la sangle présentait toujours une menace. Ils ne s’en servaient pas très souvent. Je n’en ai jamais eu de coups, mais mes grands frères y ont bien goûté. Moi, quand j’ai commencé l’école, la sangle était mal vue. » Leonard Hagel
Fait étonnant, ce n’est qu’en 2004 que la Cour suprême du Canada a décrété que les châtiments corporels constituaient une mesure disciplinaire inacceptable dans les écoles.
Malgré les règles et les restrictions importantes, les enfants réussissaient à faire des plaisanteries.
« On fabriquait des avions en papier. On mettait le feu au nez de l’avion et on les lançait partout… de la fumée venait d’en arrière. À un moment donné, un avion a atterri derrière le piano et ça a pris en feu. On a dû bouger le piano, mais on a survécu. » Monty Metzger
« La plume fontaine était pointue. Elle était parfois utilisée à mauvais escient… les garçons nous piquaient avec. Et ils avaient droit à un coup de sangle sur la main. » Jean Schwengler
« Quand on avait une bonne bordée de neige, on installait une planche sur le toit de l’écurie, on marchait dessus et on sautait dans le banc de neige. » Fred Lyczewski
Les Pieds-Noirs avaient des croyances bien ancrées en matière de discipline. Les châtiments corporels étaient strictement interdits. Pour eux, les enfants devaient être mis en valeur, et s’ils ne comprenaient pas une leçon, ils estimaient que la leçon ne convenait tout simplement pas au stade de développement de l’enfant. Cette façon de faire constitue un contraste frappant avec les tactiques disciplinaires auxquelles les enfants autochtones des pensionnats ont été assujettis. Pendant des années, les églises ont tenté de décrire leurs méthodes comme faisant partie d’une discipline normale, mais de nos jours, ces méthodes sont largement considérées comme de la négligence et de mauvais traitements, non sans raison.