École d’Odessa, 1911- 1918, plaisirs d’hiver
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L’école d’Odessa a été construite en 1911. Son nom évoque une ville russe d’où venaient grand nombre de ses habitants. Le premier maître de cette école, M. Brownley, gagnait 650 $ par année. En 1918, ce village avait accepté, à contrecœur, de se consolider avec le district de Beiseker. L’école d’Odessa faisait désormais partie du passé.
Les Pieds-Noirs possédaient de grandes connaissances en matériaux et en confection de vêtements d’hiver à la fois chauds et confortables. Ce n’était toutefois pas le cas des colonisateurs, dont les vêtements d’hiver n’étaient pas toujours adéquats. Le vent pénétrait dans les jambes et les manches des vêtements mal ajustés. La neige se ramassait dans les bottes des enfants qui traversaient les champs tant bien que mal. De nos jours, les enfants souffrant d’engelures seraient considérés comme en danger, mais à l’époque, c’était une réalité inévitable de la vie dans la prairie.
« Quand on arrivait à l’école, nos mains (ou nos pieds) étaient souvent gelées, et là, il fallait les mettre dans l’eau froide et souffrir un peu plus jusqu’à ce qu’ils dégèlent. Ça arrivait souvent. » Leah Uffelman
« Il fallait que je traverse le champ en direction est, sur une distance d’environ trois quarts de mille, et la neige arrivait au ventre du cheval. Mais le cheval a réussi à s’en sortir. Au printemps, à la fonte des neiges, le pont a été emporté à la hauteur du chemin de fer. On l’a réparé, et la vie a continué. Il y avait des catastrophes, mais on ne lâchait jamais. » Fred Lyczewski
Le froid n’empêchait pas les enfants de jouer dehors à la récréation.
« Même à moins 20 degrés, on jouait dehors. »
John Richter
« On s’amusait toujours à la récréation. Elle était trop courte. La pause du midi aussi était trop courte. On faisait des descentes en traîneau, et après ça, on accrochait nos vêtements mouillés à côté de la fournaise. »
Leonard Hagel
Des soupers d’automne étaient organisés pour célébrer le temps des moissons, et des danses avaient lieu dans les granges pour faire passer le temps des longs hivers. L’Halloween et la Saint-Valentin procuraient de belles distractions. En plus du froid intense et des courtes journées, l’hiver était ponctué de la magie de Noël. C’était le clou de l’année chez les colonisateurs et c’est pourquoi ils commençaient à se préparer pour le spectacle en octobre.
Tout le monde jouait un rôle dans la décoration de l’école. Une personne déposait un arbre à l’école, et des lampes à l’huile lui conféraient une ambiance chaleureuse. À l’école de Beeman, quelqu’un avait placé une génératrice sur un camion pour éclairer l’endroit.
Les gens venaient de loin et d’un peu partout pour chanter des cantiques de Noël et partager le repas du midi. Pour bien des enfants qui ne connaissaient que le Kris Kringle allemand, le Père Noël était une nouveauté. Il faisait le bonheur des enfants en leur donnant des sacs de bonbons, des oranges et des arachides. Une fois par année, ces petites gâteries étaient très appréciées en période de souffrance et de rationnement. Dans un album souvenir de l’école normale de Calgary pour l’année 1933-1934, on peut lire : « On dit que dans un district de campagne, la valeur d’un maître ou d’une maîtresse d’école se mesure en fonction du spectacle de Noël qu’il organise ».