Scotia, 1925-1942, le chemin de l’école
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L’école de Scotia a été bâtie en 1925, sur un terrain gratuit sis dans une coulée. Grâce à cet emplacement, les familles situées en aval et en amont des collines avaient toutes un accès égal à l’école. Il s’agissait d’un lieu de rencontre vital. Des dons avaient permis d’acheter une chaise pivotante pour le personnel enseignant et un piano, en plus de financer plusieurs événements communautaires. En 1942, cette école a fermé ses portes et a été déplacée afin de servir de résidence des maîtres.
Se rendre à l’école dans la prairie de l’Alberta pouvait être une tâche ardue. La méthode des Pieds-Noirs consistant à enseigner en communauté convenait bien à cet environnement, car les leçons pouvaient tenir compte des besoins et des conditions de la journée. Dans les communautés de colonisation, les jeunes des grandes familles pouvaient compter sur leurs sœurs ou leurs frères plus âgés pour se rendre à l’école. Grand nombre des aînés de famille ne faisaient pas leur première année parce que l’école était trop loin pour qu’ils s’y rendent seuls sans danger.
Les quelques routes qui existaient étaient de piètre qualité. Certains élèves plus âgés avaient la permission de prendre la voiture familiale.
« C’était une vraie aventure. S’il faisait tempête, ils ne me laissaient pas partir. Ils craignaient que je meure de froid en chemin. Les voitures d’autrefois n’étaient pas comme celles d’aujourd’hui. J’ai donc eu de nombreuses absences scolaires. » Frank Schwengler
L’enfant qui devait marcher un mille dans un champ devait partir de chez lui à 7 heures pour arriver à l’école à 9 heures.
Il arrivait parfois qu’un voisin accompagne les enfants à l’école en voiture, ou encore, les gens de la région conduisaient les enfants à l’école à tour de rôle avec leur véhicule.
Aller à l’école à cheval ne se faisait pas sans risques, et bien des accidents ont été évités de justesse. Beaucoup d’enfants ont été rués par terre et se sont cassé des os.
« Notre père avait fabriqué un chariot à deux roues. On s’en servait l’été. Cinq à six enfants pouvaient y prendre place. En général, on laissait tomber les rênes et le cheval nous ramenait chez nous. Mais un de ces jours, on s’est endormis. Le cheval est tombé dans un fossé et le chariot a basculé sur le côté. Personne n’a été blessé. On a réussi à le redresser, et seul le limon du chariot était endommagé. » Vera Schmaltz
Quand les écoles de la région de Beiseker ont commencé à se consolider, des autobus scolaires passaient prendre les enfants des régions environnantes. Ces autobus ont énormément facilité le transport des enfants. Le transport scolaire donnait aussi l’occasion aux enfants de nouer des liens de nouvelles façons. Bien entendu, le transport des élèves sur de plus longues distances présentait aussi des dangers. De nos jours, les élèves soutiennent que les autobus sont des lieux propices à l’intimidation. Malgré les progrès réalisés sur le plan de la sécurité du transport, les autobus sont les endroits les plus dangereux de toute la journée d’école.