Souvenirs de la basse prairie
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Les premiers habitants de cette terre détiennent les souvenirs d’un mode de vie qui n’existe à peu près plus de nos jours. Pour bien des colonisateurs, l’adaptation à un nouveau climat et à une nouvelle culture a été ponctuée d’ingéniosité et de défis, mais aussi d’une détermination et d’une persévérance sans bornes. Ils se sont établis dans une région avec peu de biens ou d’argent, et ont dû partir à zéro. La vie des Pieds-Noirs a changé pour des raisons très différentes, et de nos jours, les efforts visant à conserver ces souvenirs sans tarder revêtent de plus en plus d’importance.
« Au début, mes parents vivaient dans des huttes de terre. Ils se sont installés au Canada en 1907 et ont construit des maisons en bois. Mais pour commencer, ils ont vécu dans la grange. Ils ont eu beaucoup d’enfants. J’ai neuf frères et une sœur. » Matt Schmaltz
La nourriture n’était pas très variée. Une fois par année, le changement des saisons apportait diverses gâteries à divers moments, comme des légumes et des fruits frais. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les sucreries étaient très prisées en raison du rationnement du sucre.
« Il fallait manger ce qui nous était servi, rien de bien spécial. La crème glacée, ça, c’était hors de l’ordinaire. Un voisin faisait de la crème glacée dans sa cave en terre. Je me souviens d’avoir aidé à tourner la machine à crème glacée.» Matt Schmaltz
La simplicité permettait de trouver du bonheur dans le quotidien parce que les gens accordaient de l’importance à la richesse de la communauté partagée.
« Les gens étaient heureux. Il y avait de la musique. Papa jouait de l’orgue, du piano et du violon. Les gens venaient chez nous et chantaient. » Julie Perks
« Le samedi soir, les garçons sortaient au village. Quand les hommes étaient en dedans, les femmes s’assoyaient dehors et attendaient qu’ils sortent. Je pense qu’elles n’avaient pas le droit d’entrer à l’époque. » Monty Metzger
En général, tout le monde participait aux activités communautaires, et en raison de la taille de la population, le système de surveillance était omniprésent.
« Mon père veillait toujours à ce qu’on joue à la balle dure ou à d’autres sports du genre. Notre entraîneur était le policier (de la GRC). Pour aller aux séances d’entraînement, je prenais le camion de gravier. C’est certain que je n’avais pas l’âge de conduire, mais je ne faisais pas de bêtises et je rentrais directement à la maison ». Fred Lyczewski
« On avait une radio. C’était nouveau, et elle fonctionnait à piles. On avait la chance d’avoir de l’électricité. » Fred Lyczewski
Vers 1918, les centres urbains de l’Alberta avaient l’électricité et d’autres services. Les Cultivateurs unis de l’Alberta ont étudié la possibilité d’instaurer une société de services publics dans les années 1920 afin d’approvisionner les milieux ruraux de l’Alberta en électricité. Ce service coûtait toutefois trop cher, surtout pendant la Dépression. Après la Seconde Guerre mondiale, les régions rurales de l’Alberta tiraient de l’arrière par rapport à celles d’autres provinces, à une époque où l’électricité n’était plus considérée comme un luxe. Les agriculteurs ont formé des coopératives pour ramasser des fonds, et le gouvernement provincial leur a accordé des prêts. Cependant, ce n’est que dans les années 1960 que la plupart des collectivités rurales de l’Alberta ont eu l’électricité.