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La Californie à l’avant-garde (1981–1990)

Photo couleur de trois hommes en manteau autour d'une voiture électrique dans la campagne enneigée.

Des responsables de la Saskatchewan Power testent une voiture Electrek fabriquée aux États-Unis, hiver 1982. En raison du faible prix du carburant, la recharge des batteries de la voiture coûtait deux fois plus cher qu’une quantité équivalente d’essence.

 

Pour le meilleur ou pour le pire, le début des années 1980 est une période au ralenti pour la voiture électrique. Le prix de l’essence est bas et les nouvelles technologies facilitent la construction de voitures un peu plus économiques en carburant et en énergie. Le retour à une plus grande stabilité économique suscite un intérêt accru pour les voitures plus grandes et plus sophistiquées. Malgré quelques petits efforts de développement, entre autres au Danemark et en Suède, les voitures électriques ne font pas la une des journaux internationaux avant 1987.

Et si on profitait du soleil

Entre la fin de décembre 1982 et le début de janvier 1983, l’aventurier australo-danois Hans Tholstrup effectue un voyage remarquable à travers l’Australie dans une voiture fonctionnant à l’énergie solaire, la « Quiet Achiever ». Il parcourt le trajet en 20 jours. Il est le premier à traverser un continent en voiture électrique. Quatre ans plus tard, le défi est lancé avec le World Solar Challenge, une course compétitive de voitures propulsées à l’énergie solaire – uniquement – à travers l’Australie et ouverte à tous.

Une vidéo des points marquants du World Solar Challenge de 1987. (Sous-titrage disponible en anglais et en français) Regardez cette vidéo avec une transcription en français.

La voiture solaire Sunraycer, ultralégère et aérodynamique, domine le World Solar Challenge de 1987 et génère suffisamment d’enthousiasme pour pousser GM à développer une nouvelle voiture électrique.

Sur les 23 équipes participantes, comprenant des entreprises automobiles, des équipes scientifiques universitaires et quelques particuliers amateurs d’ingénierie, 13 terminent la course. Le vainqueur incontesté est la Sunraycer de General Motors qui franchit la ligne d’arrivée deux jours avant la voiture de Ford Australie en deuxième place. Pour GM, cette victoire constitue un excellent stimulant pour les relations publiques, mais elle permet également de ranimer la technologie électrique dormante développée près de dix ans auparavant pour le projet de l’Electrovette.

En 1990, GM présente l’Impact, une voiture concept construite sur un châssis ultraléger inspiré de la Sunraycer et dotée d’un système d’alimentation perfectionné basé sur le concept de l’Electrovette. La société affirme qu’elle est prête à commencer la production en série de dizaines de milliers de voitures électriques dans la décennie qui suit, soulevant l’attention du gouvernement américain.

Photo couleur d'une voiture électrique élégante dans un milieu désertique. Un titre en caractères stylisés indique Impact.

General Motors fait beaucoup de bruit autour du développement de l’Impact, sa voiture électrique concept, mais il faudra attendre près de dix ans pour que le véhicule soit enfin prêt pour la commercialisation.

 

La Californie change la donne

La Californie a longtemps été un champ de bataille pour les constructeurs automobiles. C’est l’un des marchés automobiles les plus lucratifs au monde : les voitures qui se vendent bien en Californie se vendent généralement bien partout ailleurs. En 1990, poussée par la volonté apparente de GM de produire un grand nombre de voitures électriques, la California Air Resources Board (CARB), l’agence chargée du contrôle des normes d’émissions des véhicules dans l’État, adopte une nouvelle réglementation. Ce texte stipule que, jusqu’en 1998, 5 % de l’ensemble des voitures vendues en Californie par les sept plus grands constructeurs automobiles devront être des véhicules à émissions nulles. Les voitures électriques étant les modèles non polluants les plus simples qui existent, la Californie venait de rendre illégal le fait de ne pas produire de voitures électriques.

Cette réglementation pousse les trois grands constructeurs automobiles (General Motors, Ford et Chrysler) à intensifier le développement de projets de voitures électriques, tandis que plusieurs constructeurs japonais étendent leurs programmes existants pour l’exportation vers l’Amérique du Nord. La voiture électrique semble prête à reprendre de la vitesse.