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Les crises énergétiques (1973–1980)

Pour la voiture électrique, c’est une nouvelle grande ère portée, non pas par les technologies émergentes, mais par la géopolitique et l’économie. Deux pénuries de pétrole, ou ce que le public nord-américain pense être des pénuries de pétrole, et une profonde récession rendent les voitures à essence moins attrayantes. Cette situation pousse les constructeurs automobiles à reprendre le flambeau de la voiture électrique.

Photo couleur d'une voiture sortant d'une station-service Exxon. Un panneau devant la station indique : NOUS CIRONS LES VOITURES / PAS D’ESSENCE.

La guerre commerciale résultant de la guerre israélo-arabe de 1973 conduit de nombreuses stations-service nord-américaines à rationner, réduire ou même cesser complètement la vente d’essence, comme c’est le cas pour cette station-service de l’Oregon.

 

Le déclenchement de la guerre israélo-arabe de 1973 pousse de nombreux alliés d’Israël, parmi lesquels les États-Unis occupent une place importante, à envoyer une aide militaire. En représailles, plusieurs des nations combattantes et leurs partisans, l’Arabie saoudite au premier rang, réduisent drastiquement leur production et leurs exportations de pétrole vers l’Amérique du Nord et une grande partie de l’Europe occidentale. Les États-Unis et le Canada, notamment, sont durement affectés par la restriction du pétrole. Les deux pays, dont la production pétrolière nationale a atteint son pic vers 1969, importent plus de pétrole que par le passé. Les effets de l’embargo sont dramatiques : en moins d’un an, le prix du pétrole triple dans le monde entier. Le rationnement du pétrole et les longues files d’attente aux pompes à essence sont une situation courante au Canada et aux États-Unis.

Le prix du pétrole se stabilise quelque peu après la fin des hostilités et de l’embargo, mais l’économie nord-américaine était déjà chancelante depuis des mois avant le début de la guerre. Le monde connait alors la pire récession économique depuis la Grande Dépression. La situation entraîne une perte de confiance dans les grandes entreprises manufacturières nord-américaines et une perception croissante, surtout aux États-Unis, d’une dépendance excessive à l’égard des ressources et de l’énergie étrangères. Ces changements suscitent un intérêt accru pour les énergies de remplacement, un abaissement de la limite de vitesse sur les autoroutes pour réduire la consommation de l’essence et des réglementations sur les émissions des voitures.

Photo noir et blanc d'une structure de dôme géodésique, avec plusieurs voitures électriques garées devant le bâtiment et un train en arrière-plan. Un panneau indique: Les VOITURES ÉLECTRIQUES / peuvent vous faire réaliser des économies / ÉCONOMISEZ L'ÉNERGIE DE NOTRE PAYS !

Le pavillon des voitures électriques à l’Exposition nationale canadienne de 1975. Face à la « crise énergétique » croissante et la prise de conscience de l’aggravation de la pollution, l’adoption de la voiture électrique devient pour beaucoup de gens une obligation morale.

 

La révolution iranienne de 1979 amène l’Iran à réduire sa production de pétrole de près des trois quarts. Au niveau international, ce n’est qu’une goutte d’huile dans l’océan des hydrocarbures, mais la situation incite d’autres pays producteurs de pétrole à augmenter leurs prix. En Amérique du Nord, la nouvelle déclenche des vagues d’achats de panique par crainte de nouvelles pénuries de pétrole ; les automobilistes qui font tourner leur moteur au ralenti dans les files d’attente des stations-service gaspillent des millions de litres de pétrole. Il s’agit d’une crise de nom seulement, mais le résultat est un intérêt accru pour les véhicules électriques.

Une toute petite voiture électrique à deux places est branchée à une station de recharge au bord du trottoir, avec des jardins en arrière-plan. Une femme se tient derrière la voiture et regarde vers l’objectif.

La Citicar triangulaire biplace de Sebring-Vanguard, vendue dans toute l’Amérique du Nord, est l’une des voitures électriques les plus populaires des années 1970.

Les véhicules électriques de cette époque ne sont pas nécessairement plus efficaces que leurs prédécesseurs. En fait, certains sont pires. Pourtant, ces véhicules sont construits et souvent commercialisés en partant du principe qu’ils sont non seulement intéressants pour l’acheteur, mais aussi d’une importance vitale.