La bataille du fort Oswego
Le fort Oswego, dans l’État de New York, est situé à proximité de l’endroit où les Américains ont capturé les transports de troupes l’automne précédent. Il représente un maillon essentiel dans la chaîne d’approvisionnement du champ naval américain à Sackets Harbor. La capture de ce fort freinerait les efforts des Américains pour construire de nouveaux navires sur le lac Ontario.
L’armée britannique compte 550 soldats, 400 fusiliers-marins et 200 matelots. Elle dépasse donc amplement les 467 soldats américains. L’arrivée des forces britanniques n’est un secret pour personne. À son arrivée au fort Oswego, toutefois, une tempête soudaine éloigne les soldats britanniques du rivage. La bataille du fort Oswego débutera néanmoins finalement à 13 h 30 le 6 mai 1813 et s’achèvera le lendemain avec la victoire décisive des Britanniques.
Le régiment de Watteville, sous les ordres du colonel Viktor Fischer, est l’élément clé de cette victoire. Le régiment mène avec succès l’attaque sur le fort Oswego, malgré les vents défavorables, les hauts-fonds et les tirs ennemis, qui compliquent l’arrivée des navires. Dès lors, le bataillon de Watteville ainsi que les compagnies de grenadiers et de flanc occupent le fort et y établissent un camp. L’adjoint Joseph Mermet décrit dans son journal le repas de ses troupes pendant un rare moment de repos.
Il est 17 h et nous mangeons sur la mousse de mai. De Bersy découpe deux cochons de lait; l’infanterie légère et les Glengarries ont apporté du fromage et des cigares. Nos grenadiers ont déniché du vin de Malaga et de Madère, que nous avons versé dans une noix de coco ou bu à même le creux de nos mains. Quel plaisir!
Les responsabilités du régiment ne cessent pas une fois la bataille remportée. En coopération avec d’autres troupes britanniques, les hommes chargent les navires capturés d’une grande quantité de provisions qu’ils emporteront à Kingston, puis ils démantèlent le fort. Cette nouvelle victoire est largement attribuable aux compétences et à la combativité du régiment de Watteville. La perte de Gottfried Hillert a certes jeté une ombre sur les soldats du Grand-Duché, mais la joie est évidente à bord du Prince Regent, qui met le cap sur Kingston le matin du 7 mai. Des rapports d’époque décrivent la scène et soulignent la diversité linguistique des réjouissances :
42 officiers de marine dans une cabine se prélassent… ils parlent un patois franco-anglo-italien (car tous ont parcouru le globe…) Comme ils écoutent, comme ils chantent et comme ils boivent! « Messieurs, un toast : au colonel Fischer et au régiment de Watteville – Au colonel Malcolm et au 2e bataillon des fusiliers-marins britanniques – À notre succès – Au général Drummond – À Sir James Yeo », etc., etc., etc.