Le moral en chute libre : sortie du fort Érié
Si le moral du régiment de Watteville avait atteint un creux après la bataille du fort Érié, en août 1814, il chute encore en septembre.
Après les lourdes pertes subies au fort Érié, Drummond décide d’abandonner le siège. Les hommes s’installent pour attendre des charrettes qui doivent les conduire à leurs quartiers hivernaux, au fort George, à 50 kilomètres de Niagara-on-the-Lake. Une pluie constante jumelée à de minces rations empire leurs conditions pendant l’attente.
Le 17 septembre, sous la pluie, les Américains tentent de mener une attaque-surprise à partir du fort; l’avant-garde du régiment de Watteville ne voit rien venir, mais avec l’aide d’autres soldats britanniques, il arrive à repousser les Américains, qui se réfugient au fort après avoir endommagé le canon des batteries. Cette bataille sera leur dernière de la guerre de 1812.
En novembre, à l’approche de l’hiver, les Américains abandonnent le fort Érié. Le régiment de Wattevilles se rabat au fort George. Cette année-là, l’hiver est si froid que les hommes sortent seulement pour trouver du bois de chauffage. Ils rêvent de leur foyer, de leur famille et d’une paix durable.
… le froid pénètre facilement les pitoyables cabanes que nous avons construites. Nos corps et nos esprits sont gelés dans ce pays misérable. Il ne nous reste que l’instinct sauvage de nous nourrir et de nous tenir au chaud. Tout le monde convoite le feu, et lorsqu’il le trouve, il ne le quitte plus que pour satisfaire ses besoins naturels les plus pressants.
– Lt DiCenta, Régiment de Watteville