L’offre de terres au Canada après la guerre
Les hostilités, qui durent depuis trois ans, arrivent à leur terme en 1815. Au mois de mars, les prisonniers de guerre sont libérés de leur camp à Pittsfield, Massachusetts. Le régiment lève l’ancre vers Sorel, au nord-est de Montréal, pour les y attendre. Puis, les soldats quittent Sorel pour repartir à Kingston, où ils seront démobilisés. Leurs jours de combat sont enfin révolus.
Le gouvernement britannique a toutefois encore besoin de ses soldats : les États-Unis pourraient de nouveau tenter d’envahir le Canada. Une compagnie de soldats compétents est donc nécessaire pour maintenir la paix. Les soldats étrangers résident encore en Amérique du Nord britannique, mais l’argent manque pour les rémunérer ou pour les rapatrier. Les guerres ont gonflé la dette, qui atteint un sommet alarmant de 1 million de livres, et l’économie britannique sombre dans la dépression.
La solution aux deux problèmes consiste à offrir des terres agricoles aux soldats. Le gouvernement britannique réserve aux soldats de Watteville la colonie militaire de Perth, au nord de Kingston, et la colonie de Saint-Francis, dans les Cantons de l’Est du Bas-Canada.
Le régiment de Watteville est dissout en juin 1816. Chaque soldat ordinaire reçoit 100 acres, des provisions pour une année et de l’équipement agricole. Si en trois ans, il arrive à cultiver la terre et à s’y construire une maison, le soldat en deviendra propriétaire avec sa famille.
Dans la région de Perth, 140 terres sont ainsi distribuées à des vétérans du régiment de Watteville. Aucun Lituanien du Grand-Duché n’accepte toutefois ces concessions.
Certains soldats prisonniers de guerre ont été libérés sur parole dans la communauté de Pittsfield à Massachusetts. Plusieurs d’entre eux ont donc travaillé sur des fermes ou ailleurs au sein de leurs communautés. Quelques soldats y retournent peut-être une fois démobilisés.
Ceux qui obtiennent une concession doivent composer avec d’impénétrables forêts et marécages. Plusieurs soldats tiennent bon malgré tout, produisent des récoltes et deviennent propriétaires. D’autres, découragés, abandonnent et migrent aux États-Unis.