Passer au contenu principal

L’offre de terres au Canada après la guerre

Les hostilités, qui durent depuis trois ans, arrivent à leur terme en 1815. Au mois de mars, les prisonniers de guerre sont libérés de leur camp à Pittsfield, Massachusetts. Le régiment lève l’ancre vers Sorel, au nord-est de Montréal, pour les y attendre. Puis, les soldats quittent Sorel pour repartir à Kingston, où ils seront démobilisés. Leurs jours de combat sont enfin révolus.

Le gouvernement britannique a toutefois encore besoin de ses soldats : les États-Unis pourraient de nouveau tenter d’envahir le Canada. Une compagnie de soldats compétents est donc nécessaire pour maintenir la paix. Les soldats étrangers résident encore en Amérique du Nord britannique, mais l’argent manque pour les rémunérer ou pour les rapatrier. Les guerres ont gonflé la dette, qui atteint un sommet alarmant de 1 million de livres, et l’économie britannique sombre dans la dépression.

 

Document imprimé en anciens caractères, signé par William Gibsone, Secrétaire militaire intérimaire, qui désigne Monsieur Alexander McDonnell comme surintendant de la distribution des terres après la guerre. Le document énumère l’équipement fourni ainsi que les consignes de distribution selon le grade.

Ordonnance désignant Alexander McDonnell comme responsable de la distribution des terres aux colons militaires. Archive numérique de la Bibliothèque publique de Toronto.

 

La solution aux deux problèmes consiste à offrir des terres agricoles aux soldats. Le gouvernement britannique réserve aux soldats de Watteville la colonie militaire de Perth, au nord de Kingston, et la colonie de Saint-Francis, dans les Cantons de l’Est du Bas-Canada.

Le régiment de Watteville est dissout en juin 1816. Chaque soldat ordinaire reçoit 100 acres, des provisions pour une année et de l’équipement agricole. Si en trois ans, il arrive à cultiver la terre et à s’y construire une maison, le soldat en deviendra propriétaire avec sa famille.

Une carte en noir et blanc représente des rivières et des lacs, ainsi que des rues et des cantons arpentés. Dans le coin supérieur gauche, une inscription de caractères variés indique : « The Perth, Lanark and Richmond SETTLEMENTS, DISTRICT OF UPPER CANADA, with part of THE ADJACENT COUNTRY » (Les COLONIES de Perth, Lanark et Richmond, DISTRICT DU HAUT-CANADA et une partie DU PAYS ADJACENT.)

Les terres constituant la colonie militaire de Perth. Bibliothèque et Archives du Canada.

Dans la région de Perth, 140 terres sont ainsi distribuées à des vétérans du régiment de Watteville. Aucun Lituanien du Grand-Duché n’accepte toutefois ces concessions.

Certains soldats prisonniers de guerre ont été libérés sur parole dans la communauté de Pittsfield à Massachusetts. Plusieurs d’entre eux ont donc travaillé sur des fermes ou ailleurs au sein de leurs communautés. Quelques soldats y retournent peut-être une fois démobilisés.

Photo en couleur montrant un enchevêtrement d’arbres enneigés et un ruisseau partiellement gelé à la fin de l’automne.

Lot boisé en Ontario semblable à ceux arpentés par les colons militaires. Ted Douglas.

Ceux qui obtiennent une concession doivent composer avec d’impénétrables forêts et marécages. Plusieurs soldats tiennent bon malgré tout, produisent des récoltes et deviennent propriétaires. D’autres, découragés, abandonnent et migrent aux États-Unis.