Cheminotes d’hiver
Source : Ronny Jaques / Office national du film du Canada. Photothèque / Bibliothèque et Archives Canada / e000762848
Date : mars 1944
Comme Michelle l’explique dans son entretien avec le musée, même s’habiller en fonction du temps ne pouvait préparer les cheminots aux conditions auxquelles ils étaient soumis :
Michelle Ardron : « J’ai terminé mon cours de formation en novembre, ce qui signifie que j’ai commencé à travailler en décembre. Et le froid est plus intense que vous ne pouvez l’imaginer. C’est vrai, je venais d’une petite ville et j’avais l’habitude d’être dehors sur des motoneiges et de pratiquer ce genre d’activités. Mais ce froid-là, vous ne pouvez pas vous y préparer quand vous y êtes dix heures par jour, et qu’on vous oblige à faire des heures supplémentaires. Il n’y a pas… on ne discute pas si vous aimeriez ou non faire des heures supplémentaires. C’était obligatoire, donc on pouvait vous garder jusqu’à deux heures par convention collective, vous savez, après huit heures. On pense donc travailler pour huit heures, mais on doit compter qu’on est là pour dix heures. Donc, on avait très froid, absolument frigorifié, ou on était trempé, et on restait trempé. On est trempé dès les dix premières minutes, et on le restait toute la journée. Et, bien sûr, à cette époque, les vêtements de pluie n’étaient pas comme ceux d’aujourd’hui, avec tous les beaux vêtements Helly Hansen ou Under Armour. C’était ce vêtement de pluie en caoutchouc qui était trempe, vous étiez trempé, et on avait chaud parce qu’on était trempé. C’était comme dans un sauna. Et je ne pense pas que j’étais préparé à ça. Je ne pensais pas m’attendre vraiment à ces conditions non plus. Alors… alors oui, c’était intéressant. »