Syndicats
L’industrie du charbon de l’Ouest canadien connut des conflits entre la direction (soutenue par tous les niveaux de gouvernement) et les mineurs. Des grèves aux mines de Lethbridge vers la fin des années 1890 — qui ne se soldèrent par aucun gain — prouvèrent que les mineurs ne sauraient tenir tête à la direction sans être organisés. La United Mine Workers of America (UMWA) ciblait les mines canadiennes, séduisant particulièrement les immigrants, puisque sa constitution annonçait l’intention suivante : Unir dans un seul organisme, sans égard aux croyances, à la couleur ou à la nationalité, tous les travailleurs admissibles à y adhérer. La documentation de recrutement était traduite en plusieurs langues, dont l’italien.
Le District 18, qui regroupait le sud-est de la Colombie-Britannique et le sud de l’Alberta, obtint sa charte en 1903. Entre 1903 et 1914, il se lança dans une série de luttes contre la direction pour faire valoir les droits des mineurs. La UMWA insistait sur un atelier fermé qui obligerait tout mineur à être membre du syndicat; la direction, pour sa part, préférait un atelier ouvert où les mineurs pourraient être embauchés, sans tenir compte de leur affiliation syndicale.
Certains mineurs de la région se radicalisèrent progressivement et en vinrent à demander la nationalisation de l’industrie. D’aucuns, sous l’influence des chefs révolutionnaires russes, allèrent même jusqu’à exiger la destruction du système capitaliste.
Le District 18 appuyait la notion de One Big Union (un grand syndicat unique) qui, n’étant pas organisé en fonction des métiers traditionnels, serait par conséquent mieux placé pour négocier en position de force (cette notion fut entérinée par les dirigeants syndicaux de l’Ouest à Calgary en mars 1919). Le soutien des mineurs italiens à la Grève générale de Winnipeg (du 15 mai au 25 juin) était fort. Le bordereau de paie de Mike Albo à la mine de Coal Creek en 1915 fait état d’une cotisation de membre de 1,45 $ à la UMWA, prise sur un salaire total de 9,90 $ pour une semaine de travail de quatre jours.
Musée Fernie