L’histoire de l’immigration italienne | Le récit d’Al Rizzuto (03:05)
Interviewer: Adriana Davies | Videographer: Cory Dvorak
Interviewee: Garth Rizutto
Fernie Museum | Italian Community Memory Project Oral History Collection, 2016
Je trouve absolument étonnant que quelqu’un puisse atterrir à Ellis Island et finir à Fernie, C.-B. Il y avait toute une histoire derrière ça. J’ai connu mon grand-père, c’était un homme très, très grand, ils l’appelaient « Le Comte » parce qu’il avait l’habitude de toujours porter une cape. Il était très Italien et il était un type formidable. Il était robuste, il aimait à parier et il gérait des hôtels. Pour lui, c’était une très belle vie.
Il est venu ici quand il était très jeune, je crois qu’il avait environ 13 ans à l’époque. Il a fait son chemin à travers les É.-U. et jusqu’en Colombie-Britannique. Il a fini dans un endroit appelé Niagra, il avait un hôtel là-bas et travaillait comme serveur. Ensuite il est allé à Robson’s Landing et, brièvement, à Nelson pendant un certain temps, puis jusqu’à Elko, et il a géré un couple d’hôtels à Elko et, enfin, à Fernie.
Il y avait deux frères. Alessimo, qui a changé son nom plus tard pour la version anglaise, Alexander, et Angelo était son frère. Il a emmené son frère avec lui et, ensemble, ils ont géré les Entreprises des frères Rizzuto. Je sais qu’ils possédaient un moulin à scie à l’extérieur de Michel-Natal, en haut sur les plaines, là-bas on les appelle les plaines Rizzuto. Je sais qu’ils avaient un commerce d’hôtellerie et l’Hôtel des frères Rizzuto qu’ils ont eu pendant un certain temps, et l’écurie, qu’ils ont reconstruite après 1905. Ils étaient associés avec un dénommé Crawford, puis ça a été détruit par le feu, ils ont racheté la part de Crawford et ils ont reconstruit ça et l’ont géré pendant très longtemps.
Ils sont nés tous les deux à Colissimo, Calabre. Je crois que mon grand-père est né vers 1876. Il y avait beaucoup de possibilités, mais il faut comprendre que quand on construisait l’intérieur de la Colombie-Britannique, il y avait beaucoup de travail sur les chemins de fer. C’est le chemin de fer qui a attiré tout le monde ici. Il y avait de bonnes possibilités, il y avait des hôtels, il y avait du travail, du travail de maçonnerie. C’est pourquoi les Écossais et les Anglais sont venus. Ils venaient ici pour immigrer et pour se faire une meilleure vie. Il y avait de bonnes possibilités aussi, quand tu as une grande famille là-bas, l’aîné héritait toujours des terrains et de l’argent. C’était une question de chances.
C’est incroyable. Peu importe si tu viens de l’Italie, de la France, de l’Angleterre ou de l’Afrique et que tu viens à une communauté aussi éloignée qu’ici et tu décides de te faire une vie pour toi-même, je trouve ça absolument incroyable. Vraiment, quand j’y pense comme il faut, j’admire parfois les gens pour l’avoir fait.