La Société de la Main noire
En 1908, les Italiens de Fernie subirent une sorte de chasse aux sorcières au centre de laquelle se trouvait la Société de la Main noire — Mano Nera. Le terme fut inventé par un journaliste américain pour dénommer une organisation criminelle importée aux É.-U. par des immigrants italiens au cours des années 1880.
Les relents du crime organisé italien furent relevés par les médias de l’Est du Canada. Le 27 juin 1908, le Fernie District Ledger fit état de l’arrestation de membres armés d’une société secrète italienne qui avaient expédié des lettres d’extorsion aux éminents hommes d’affaires Tom Whelan, Philip Carosella et Al Rizzuto. Puis, au mois d’août, des reportages publiés dans le Cranbrook Herald, faisant écho de rumeurs voulant que la Main noire aurait déclenché le Grand Incendie de Fernie, furent promptement réfutés par le maire W. W. Tuttle.
Les apprentis criminels furent incroyablement incompétents; certains d’entre eux s’évadèrent de prison mais furent rapidement repris. Le 27 septembre 1908, lors d’un procès tenu au Palais de justice de Fernie, les hommes suivants de Spokane furent déclarés coupables de complot et d’avoir créé la Société de la Main noire : Domenic Marzino, Annunziato Santoro, Stephen Bruno, Frank Albanesse, Joseph Ferraro, Frank Rocco, S. G. Barolo, F. Rocco, G. S. Bartolo, Jasper Jacino et Antonio Batali. Les sentences allèrent de six mois à sept ans d’emprisonnement. Un témoin du coin, Antonio Lento, affirma que les accusés avaient menacé de le blesser s’il n’adhérait pas à la société. Le 10 juin 1909, le Fernie Free Press rapporta qu’un certain Joseph Raniera avait été arrêté pour avoir tenté d’extorquer de l’argent à Carosella et à Rizzuto; il fut déclaré coupable et condamné à 14 ans d’emprisonnement.