La vie culturelle italienne
Si les immigrants italiens qui arrivaient dans Elk Valley, C.-B., apportaient peu de biens avec eux, ils étaient riches de leurs coutumes et traditions. Des rassemblements saisonniers entourant les récoltes, l’abattage de porcs pour la confection de saucisses et de jambon de Parme maison, la viticulture et la production de grappa étaient autant d’activités qui rendaient leur pays d’accueil plus semblable à la mère patrie qu’ils avaient laissée derrière eux.
Lors des fêtes et célébrations, les hommes ayant une famille invitaient chez eux des amis célibataires ou mariés dont la femme demeurait toujours en Italie, et les pensions devenaient un second chez soi. La musique était de mise dans ces rassemblements, et des musiciens italiens constituaient une partie importante de toute fanfare houillère.
Tous ne fréquentaient pas l’église, mais, pour ceux qui y allaient, elle offrait une autre voie vers l’enracinement. Puisque beaucoup de traditions italiennes se basaient sur des festivals religieux saisonniers ayant des mets typiques – Pasqua (Pâques) et Natale (Noël) étant les plus importants – même les non-croyants y participaient afin de renforcer leur sens d’appartenance.
Les aînés, c’est-à-dire les nonnos et les nonnas (grands-pères et grand-mères), transmettaient les traditions aux générations suivantes par le biais de récits. Ils gardaient aussi la mémoire de qui était apparenté à qui, et ils arrangeaient des mariages avec des familles convenables. L’identité individuelle prenait racine dans la famille et était liée à la terre. De fait, certains membres de la communauté italienne de Fernie, dont Louis Carosella, étaient célèbres pour leurs jardins luxuriants.
C’était également une époque de chasse et de pêche, incontournables pour remplir le garde-manger familial lorsque le travail se faisait rare et la faim rôdait devant la porte.