Travailler sur les chemins de fer
Si le Chemin de fer Canadien Pacifique consacra la réussite de son mandat de forger un lien entre la Colombie-Britannique et le reste du pays le 7 novembre 1885, au moment même d’enfoncer le dernier crampon cérémonial à Craigellachie, C.-B., ses travaux n’en étaient pas terminés pour autant.
Afin de développer le district Kootenay de la C.-B. – et d’établir un lien avec la côte susceptible de favoriser un commerce éventuel avec l’Orient – d’autres lignes s’avéraient nécessaires. Le Chemin de fer le Grand Nord du Canada, propriété américaine, avait achevé en 1887 la ligne menant à Great Falls, Montana, et son prolongement jusqu’à Seattle en 1893. Pour contrecarrer la menace d’autres empiètements américains dans la région, le CFCP se vit octroyer, en 1897, une subvention de 11 000 $ par mile pour construire la ligne du pas du Nid-de-Corbeau entre Lethbridge, Alberta, et Kootenay Landing. La ligne fut complétée en 16 mois au coût de 19 millions de dollars.
Des Italiens faisaient partie des équipes de construction du CFCP. En 1883, préoccupé par leur bien-être spirituel, le père Albert Lacombe, de Calgary, communiqua avec son collègue oblat, le père Nicholas Coccola, à Kamloops, pour lui demander de pourvoir aux besoins des Italiens. En 1904, Coccola fut affecté à l’Église catholique de la Sainte-Famille, à Fernie.
Les frères Raffale et Giuseppe Migale arrivèrent à Ellis Island, New York, en 1898, se rendirent en train à Fort Macleod et poursuivirent leur route à pied jusqu’à Fernie. Pasquale Gigliotti émigra de Calabre en 1890. Ils arrivèrent à temps pour la construction de la ligne du pas du Nid-de-Corbeau entre Lethbridge, Alberta, et Kootenay Landing. De telles familles jetèrent les bases d’une communauté italienne bien enracinée à Fernie et elles figurent dans les recensements de 1901, de 1911 et de 1921.