Responsable de l’évacuation
Les souvenirs de Peter Kilby de l’incendie de 1998 et de son rôle dans l’évacuation sont évidents. Lui et son épouse, Barbara, avaient vu le premier nuage de fumée produit par la foudre sur les collines Fly et avaient suivi le développement de l’incendie, qui se déplaçait vers le nord. Lorsque le feu a changé de direction pour se diriger vers le bas et s’approcher de la vallée de Salmon River, il s’est inquiété et s’est rendu jusqu’à Salmon Arm Ouest, au bord de la route Transcanadienne, à l’extrémité ouest de la ville pour obtenir une image plus claire de ce qui se passait réellement.
Il s’est joint à plusieurs autres résidents inquiets qui s’étaient rassemblés à l’intersection de la 30e avenue SW et du chemin Salmon Valley. Il était clair que l’incendie n’était plus maîtrisable et qu’il traverserait bientôt la vallée vers l’est jusqu’en haut du Mont Ida. L’évacuation de la vallée de Silver Creek à la route Transcanadienne était bien en cours. Il y avait peu de doute que notre communauté pourrait être en difficulté.
Peter a découvert qu’un centre d’évacuation temporaire avait été mis en place au Centre communautaire de Salmon Arm, et en rentrant chez lui, il s’est arrêté pour voir s’il pouvait aider. Là, il a parlé à deux membres de la GRC retraités, Dave White et Rick Menzies, en charge du centre d’évacuation comme bénévoles de la Croix-Rouge. Planifiant de faire du bénévolat pendant quelques heures, il a offert ses services, a été accepté et recruté pour revenir le lendemain matin pour aider à l’évacuation.
Tôt le lendemain, le samedi 8 août 1998, Rick Menzies a téléphoné à Peter. Rick s’était souvenu de son expérience militaire et de son implication dans l’aide aux pouvoirs civils et lui a demandé de venir au bureau du District pour aider à réviser la planification d’évacuation.
Le problème était un manque de plan local des mesures d’urgence. Bien qu’il en existait un au niveau provincial (PEP), il était très limité à Salmon Arm. Ceux qui étaient officiellement formés étaient à Kamloops, à une heure et demie de route. Au moment de l’incendie, le District de Salmon Arm et le District régional de Columbia et Shuswap étaient encore au stade très précoce d’organisation pour la gestion des mesures d’urgences. Lorsque la gravité de notre situation a été reconnue, PEP a aidé les autorités locales à créer et à doter en personnel un Centre des mesures d’urgence logé dans la caserne de pompiers. Geoff Power du CSRD a été nommé directeur de ce centre.
Quand il arriva à la salle du Conseil de District, Peter s’est entretenu avec le maire Colin Mayes, le directeur du CSRD Simon DeBoer et d’autres membres du personnel. Il a demandé à voir le plan d’évacuation du District de Salmon Arm. Le directeur administratif, Doug Lagore, a pointé à une feuille de papier vierge, comme pour dire qu’il n’y avait pas de plan.
Peter avait pour tâche de créer un plan d’évacuation réalisable, de coordonner les groupes et, si nécessaire d’évacuer la communauté.
La priorité était de créer un projet de plan de discussion et d’élaboration. Peter voulait créer une très petite équipe de planification pour préparer une première ébauche d’un plan pouvant être discuté et mis au point par un plus grand groupe de gestion. Il a été très chanceux d’avoir le sergent Cliff Hosker (GRC), M. John Oakley (BCJI) et Mme Lagore comme membres de cette équipe très spéciale.
L’équipe de planification s’est réunie à 13 h, le samedi 8 août. À 23 h le projet de plan a été présenté pour examen et développement par l’équipe de gestion. Le groupe de planification est retourné au travail et a présenté l’ébauche finale le lendemain. Le personnel du COE l’a approuvée vers 11h le dimanche 9 août.
À la rencontre du dimanche après-midi, le chef de lutte du Service des forêts a donné un avertissement de vents très forts pouvant atteindre le site de l’incendie, ce soir-là. Des vents de cette ampleur pourraient pousser le feu à se propager à Salmon Arm. Peter a demandé aux fonctionnaires de prendre une décision quant à faire savoir aux résidents qu’il pourrait y avoir une évacuation si le vent changeait de direction ou essayer de les déplacer sans avertissement.
Le chef des pompiers a contacté Victoria et les autorités ont décidé d’ordonner l’évacuation de la partie de la ville le plus à risque.
Colin Mayes a donné l’ordre, en demandant aux résidents de remplir leurs réservoirs de carburant car les pompes à essence dans les stations-service seraient fermées. Les gens ont été avertis de fermer l’eau, le gaz et l’électricité. Ils ont été invités à s’inscrire au Centre communautaire alors qu’ils quittaient Salmon Arm, pour qu’on sache où ils se rendaient. Tout s’est bien déroulé.
Selon Peter, « lorsque les résidents ont été évacués, notre communauté a été surprotégée ». La police a mis en place des barrages routiers. Si quelqu’un voulait regagner son domicile après l’évacuation, on leur a demandé de remettre leur permis de conduire. La simple stratégie de suivi a fonctionné.
La prévision de vents violents ne n’est pas produite, par ailleurs ils se sont déplacés à travers Falkland, et dans la région de Deep Creek/Armstrong. Lorsque la plus grande évacuation de la province a été effectuée, il n’y a eu aucun pillage, aucune entrée par effraction et aucune perte de vie. C’était une opération bien gérée.
Quand on lui a demandé: « Comment avez-vous fait savoir aux gens que l’évacuation était terminée? » Peter a souri. Il n’avait pas eu à le faire. Les résidents devaient avoir écouté les nouvelles.
Crédit photos :
1. James Murray, Salmon Arm Observer, vers 1998
2. Gordon Pelletier, vers 1998