La vie sur l’île au Canot

Extrait d’entrevue de François-Xavier à la radio, où il détaille sa vie sur l’île au Canot.

[François-Xavier Lachance] Ah, mon cher monsieur, ça a travaillé ça, c’te mère-là, ben des nuites, des journées pis des nuites complètes sans se coucher, ça, je l’sa. À gang qu’on était là, ça peut pas se faire autrement. À f’sait tout’ son linge à maison pour nous vêtir. Toutes les chemises, les camisoles, les pantalons, tout’ ça, c’était tout’ fait’ à maison. Les bas, tricoter les bas, parce qu’on gardait un quinze-vingt, vingt moutons, hein?

À six ans, moi je travaillais. À labourer, pis  harser (herser), faire des fossas, là, dans le champ, pour égoutter l’eau, tout’ ça là. À huit, neuf, dix ans, moi, j’f’sais ça.

L’hiver, quand le pont prenait enteur l’Isle-aux-Grues pis l’île au Canot, pis l’hiver ben on avait toujours quequ’ visite, hein? I’ s’en venaient veiller, les jeunesses v’naient veiller, pis les autres allaient veiller à l’Isle-aux-Grues, hein? Ah, on passait not’ temps d’hiver, i avait toujours, i’ avait toujours du va-et-vient, pis c’était de jouer aux cartes, c’était de danser, pis… (rire).