Interview audio de Stuart Flavelle, 1977
Permission de Kawartha Lakes Public Library (Bibliothèque publique de Kawartha Lakes)
Stuart Flavelle en tête-à-tête avec Doug Tangney, raconte l’histoire des commerces de sa famille à Lindsay en Ontario. Il explique le lancement de la mercerie à Lindsay grâce à son père, William et son oncle J.D.. Tangney l’encourage à discuter de l’entrepôt frigorifique, de la crèmerie, et de la minoterie que la famille Flavelle et lui-même ont aidé à gérer à leur retour de la Première Guerre mondiale.
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Transcription de l’interview audio de Stuart Flavelle, 1977
Doug Tangney (DT): Aujourd’hui nous parlons avec Stuart Flavelle. M Flavelle, d’abord, merci beaucoup de votre temps. Votre famille a une histoire intéressante à Lindsay et les environs. Peut-être qu’on pourrait commencer en parlant de votre…
Stuart Flavelle (SF): Bien, la famille est à Lindsay depuis environ 1860, quand mon grand-oncle, J.R. Dundas, s’est installé à Lindsay et a ouvert le magasin pour un homme du nom de Cluxton de Peterborough. Il tenait un magasin à Peterborough et à la longue il en a pris contrôle et a établi un partenariat. En conséquence, ma famille, mon père et mon oncle sont venus à Lindsay pour travailler dans le magasin et sur des projets relatifs.
DT: Il s’agissait des marchandises sèches?
SF: Un magasin général, mais surtout des produits secs et des vêtements, des articles comme ça, des articles pour la maison – pas des meubles, mais des draperies et du matériel, des choses comme ça. C’était des marchandises générales à l’époque. Éventuellement le magasin a changé de propriétaire et il a pris le nom de Dundas and Flavelle Brothers.
DT: Ce magasin était situé sur la rue Kent?
SF: Sur la rue Kent.
DT: À l’angle Kent et York? Je vais trop vite? Kent et York?
SF: Bien finalement, finalement il y avait le feu de 1861 et ils devaient déménager, et finalement ils ont acheté le magasin que Keenan a construit sur la rue Kent. Il a bâti tous ces magasins sur le côté nord de la rue Kent à partir de York, jusqu’à la rue Lindsay, et ils ont acheté celui au coin de York, qui était le siège social des projets Flavelle. Ce magasin, la mercerie et ensuite les produits frais. Oncle John est devenu actif dans l’industrie de la farine puis Sadler, Dundas et Flavelle ont exploité cette entreprise et à la longue, oncle Johnnie en était président; la firme Flavelle l’a achetée et mon oncle Johnnie l’a gérée.
DT: C’était la minoterie et la scierie?
SF: Au début il y avait une scierie attachée au moulin, mais cela a changé au début du siècle. Il était de plus en plus difficile d’acquérir du bon bois, donc ils ont ajouté à l’opération de la minoterie un moulin d’avoine, où ils ont créé des flocons d’avoine pour le gruau.
DT: Ah oui, oui, oui, ce serait une bonne idée, surtout en hiver. Je pense que je devais en manger quand je suis allé à l’école. Donc c’était…
SF: À ce temps-là les scieries avaient des bateaux et un des remorqueurs qu’ils avaient était nommé Alice-Ethel, pour Alice l’une des filles de J.R. Dundas et Ethel Flavelle, l’une des filles de John. Il a finalement été acquis par la firme Boyd à Bobcaygeon – The Trent Valley Navigation Company – et il a été renommé Ogemah. Il était en opération pendant plusieurs années.
DT: Ah oui, je pense, oui il y a des photos à la bibliothèque et ici aussi, n’est-ce pas?
SF: Oui.
DT: Tout un bateau.
SF: Bien il n’avait pas autant d’aménagements que d’autres bateaux plus larges car il était originalement un remorqueur.
DT: L’autre jour j’ai remarqué, quand nous regardions un livre, qu’ils avaient une mercerie pour commencer et dans le magasin général, il y avait une conversion des livres et pences et tu pouvais payer pour tes marchandises avec l’argent de ton choix ou comment…
SF: Eh bien en 1858, la devise au Canada a changé des livres, shillings et pences britanniques aux dollars et cents. Et ce changement a été très lent. J’ai un livre comptable commencé en juin 1860 dont plusieurs entrées sont en livres, shillings et pences, mais aussi d’autres en dollars et cents. En fait, dans certains cas, un article a une valeur d’un certain nombre de livres shillings ou pences qui est converti en dollars. Et aussi il y a des entrées dans le sens inverse.
DT: La comptabilité était difficile à l’époque. Ils gardaient aussi des produits frais.
SF: Où?
DT: Ils offraient des produits frais dans le magasin sur la rue Kent originalement.
SF: Un peu, mais je ne sais pas combien. Ces jours-là, pour opérer le magasin sur la rue Kent, le fermier te donnait du beurre et des œufs, tu leur donnais un crédit et il appliquait le crédit à ses achats dans le magasin. Ce sont ces produits qui étaient mis dans la cave pour les garder froids puis vendus à Toronto ou ailleurs. Ces produits se sont multipliés et l’entrepôt était inadéquat donc ils ont construit ce qu’on a toujours appelé le stockage d’œufs dans le district est sur la rue King, entre la rue King et la rivière.
DT: Voilà.
SF: Tout était gardé froid grâce à la glace, mais plus tard ils ont utilisé la réfrigération mécanique, donc ils avaient de l’espace de congélation et un endroit pour garder les œufs frais. Les œufs étaient expédiés vers l’Angleterre. La première cargaison d’œufs a été envoyée de cet entrepôt jusqu’en Angleterre et en 1888, c’était la première exportation d’œufs du Canada vers la Grande-Bretagne. La raison que c’est arrivé était qu’il y avait plusieurs grands magasins dans des communautés variées comme Belleville, et d’autres villages et villes et il y avait un arrangement où l’un des plus anciens membres de ce regroupement allait en Angleterre et en Écosse une fois par an pour acheter des marchandises dans leurs magasins qu’on expédiait ensuite. Mon père a souvent fait cela et il avait l’idée qu’on pourrait faire la même chose avec les fermiers – en d’autres mots, expédier les œufs pour les vendre là-bas. Ou du beurre et les profits pourraient aller envers les achats des marchandises pour le magasin. Voilà comment tout a commencé.
DT: Oui, oui, mais il y a eu un feu dans cette usine plus tard.
SF: En 1861, il y a eu un incendie qui a posé beaucoup de problèmes pour Lindsay.
DT: Il a détruit une grande partie du village.
SF: En effet, tout le centre. Cela fait partie des informations que je t’ai données à lire.
DT: Ouais.
SF: Puis durant la Première Guerre mondiale, l’usine avec la réfrigération mécanique a aussi pris feu et a été tout à fait détruite. L’endroit était plein de beurre, d’œufs et de fromage. Ils ont fondu et sont descendus vers la rivière et (inintelligible) l’écluse, si tu regardes en bas, utilisé pour l’usine de munition à ce temps-là.
DT: Oh oui.
SF: On a spéculé que c’était du sabotage mais ça n’a jamais été prouvé ou…
DT: Jamais confirmé.
SF: Mais c’était ce qu’on pensait.
DT: C’était à mi-chemin de la Première Guerre mondiale – 1916.
SF: Oui, exact, c’est vrai, 1916, au milieu de la guerre et peut-être que des sympathisants des Allemands avaient brûlé l’usine parce qu’on envoyait des provisions en Angleterre comme le beurre, les œufs et le fromage.
DT: Ils ont arrêté ce marché?
SF: Oui, oui mais après on a reconstruit sur l’avenue Victoria à l’angle de la rue Kent.
DT: Ah, oui.
SF: Une crèmerie moderne et un entrepôt pour oeufs ont été bâtis et exploités …
DT: Je dois demander, c’était un bâtiment en briques, n’est-ce pas?
SF: Oh absolument, un bâtiment solide de briques.
DT: C’est devenu Silverwood’s?
SF: Eh bien, écoutez, Silverwood a commencé avec l’organisme Flavelle et a exploité un bureau à London en Ontario pour les Flavelle.