Brett Romanow

Selon moi, la garde d’honneur, c’est une façon cérémonieuse de remercier les membres qui ont été pompiers pendant si longtemps.

Je suis entré dans la garde d’honneur pour diverses raisons. En particulier, ma famille évolue dans le monde militaire depuis longtemps. Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon grand-père était parachutiste. Il était sur une plage de la Normandie la veille au soir du jour J et a réussi à sécuriser certaines plages. Pour sa part, mon autre grand-père, maintenant décédé, était pilote de l’Aviation royale canadienne. Après cette partie du siècle, la participation militaire de ma famille s’est atténuée parce que le service militaire n’était plus obligatoire. Il n’y avait pas vraiment de place pour moi dans l’armée. Au lieu de m’enrôler dans l’armée, je me suis dit que ce serait une bonne raison de rendre hommage non seulement aux membres de ma famille, mais aussi aux pompiers de Calgary et du Canada qui font beaucoup de sacrifices pour nous garder en sécurité. C’est donc ma version du service militaire, et elle ne nécessite pas nécessairement d’expérience dans le domaine.

Pouvez-vous me dire comment votre participation à la garde d’honneur vous a changé?

Pour moi, faire partie de la garde d’honneur, c’est une chose excellente. Ça m’a vraiment aidé de voir un aspect différent du travail. Il ne suffit pas de se rendre au boulot, de passer du temps avec les gars et les filles, de faire des interventions, de rentrer chez moi et de laisser le boulot au travail. La garde d’honneur tisse des liens particuliers. Elle nous permet non seulement de rencontrer de nouvelles personnes au travail, mais aussi d’être là pour leur première journée et d’assister aux cérémonies de remise des diplômes. Puis en cas de décès, nous sommes à leurs funérailles. Nous sommes là en début de carrière des nouvelles recrues. On voit les débutants, puis on voit les gars qui ont 60, 70 ou 80 ans, qui viennent de mourir, et on les remercie pour tout ce qu’ils ont fait.

Pouvez-vous me parler d’une cérémonie ou d’un événement qui a eu un sens particulier à vos yeux?

Pour moi personnellement, je dirais que c’est la toute première fois que j’ai vu la garde d’honneur qui a eu un sens particulier à mes yeux. C’était à ma cérémonie de remise des diplômes. J’étais une nouvelle recrue. Il y avait de la fébrilité dans l’air et tout le monde était un peu nerveux. Les cours étaient finis et c’était le temps de notre cérémonie. Nous avions enfin nos uniformes numéro un, et nous nous étions exercés à faire la marche du défilé. Au début, ça ne tournait pas rondement, mais une fois rendus à la cérémonie, nous savions quoi faire. Nous ne savions pas vraiment quel serait le rôle de la garde d’honneur, mais nous savions qu’elle serait présente. Dès que nous avons commencé à défiler avec les cornemuseurs et les tambours, et que la garde d’honneur ouvrait la voie au chef, tout à coup, l’idée d’être pompier au service d’incendie de Calgary avait du sens. Je m’étais dit que c’était toute une tradition. Ces personnes déploient des efforts considérables et consacrent de leur temps pour nous accueillir dans cette foule. Et de voir les gars défiler avec leurs haches polies, leurs bottines cirées dans leurs uniformes immaculés. Dans la foule, tout le monde s’est écrié que c’était merveilleux, que ce n’était pas un travail ordinaire.

Un autre événement qui aurait une importance particulière à mes yeux serait la première fois que j’ai dû assister à des funérailles à titre de membre de la garde d’honneur. Ce jour-là, je partageais mes tâches avec le chef, le chef Dongworth et évidemment, il avait déjà assisté à plusieurs funérailles. Il s’est donc offert pour remettre la casquette, l’insigne et le drapeau plié à la veuve du défunt. Le simple fait de voir cet homme, cet homme incroyablement grand, dans son parfait uniforme. Tout était exemplaire, excellent. Le voir avancer avec la casquette, le drapeau plié et l’insigne, remettre le tout à la veuve du pompier… tout le monde avait les larmes aux yeux. Il était tellement professionnel, et de voir ces émotions, les émotions qui envahissaient toute la salle, de voir le professionnalisme de la garde d’honneur, du chef, en train de remettre la casquette… c’est ce qui a donné un cachet très particulier à cet événement. Je crois que c’est la meilleure façon de remercier le membre et de lui faire nos adieux en même temps.