Jennifer Hall
Pour moi, la garde d’honneur est là pour représenter le service d’incendie de Calgary et faire acte de présence aux événements publics dans la région, ainsi qu’à l’interne au sein du service d’incendie de Calgary. Mais elle existe aussi pour représenter le service d’incendie de Calgary sur la scène municipale, fédérale et internationale, en plus de servir de chef de file discipliné et organisé dans le monde des services d’incendie.
Pourquoi avez-vous intégré les rangs de la garde d’honneur?
J’ai toujours voulu faire partie de la garde d’honneur depuis que j’ai fait ma formation en 2004. La garde d’honneur a un sens bien particulier pour moi parce que… premièrement, mon grand-père faisait partie de l’infanterie britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. Et deuxièmement, mon instructeur du service d’incendie est mort d’un cancer susceptible d’être attribuable à l’exercice de ses fonctions quelques années après que j’ai fini ma formation. Il m’a enseigné de précieuses leçons qui m’ont permis de comprendre ce que ça veut dire que de faire partie d’un service d’incendie. Les valeurs, la culture, la communauté et tout ce que ça représente.
Comment votre participation à la garde d’honneur vous a-t-elle touchée?
Parfois, quand je rentre d’un événement, je me mets à réfléchir à ma journée. À chaque événement, il y a un très grand sens de fierté, pas seulement pour ce que nous avons fait ce jour-là, mais pour ce que nous faisons au quotidien quand nous allons travailler et que nous intervenons en cas d’urgence. Sinon, le sens de la camaraderie et du travail d’équipe prédomine au sein de la garde d’honneur. Peu importe ce que nous faisons et où nous allons, nous avons toujours du plaisir.
Pouvez-vous me parler d’une cérémonie ou d’un événement qui a eu un sens particulier à vos yeux?
Il y en a quelques-uns auxquels j’ai participé. Évidemment, les funérailles de Randy étaient très émouvantes pour grand nombre d’entre nous parce qu’il a joué un si grand rôle dans la vie de nombreux étudiants à un moment où ils prennent d’importantes décisions par rapport à leur carrière. Ce sont de jeunes adultes qui prennent de grosses décisions pour le reste de leur vie, et quand on enseigne à des jeunes les valeurs, les aspects moraux et éthiques d’une profession, comment faire face à la communauté et au public et comment rendre hommage et faire preuve de respect et d’intégrité, ce n’est pas à prendre à la légère. Nous avions donc trouvé ses funérailles très émouvantes. (4:25) Le jour du Souvenir est un autre événement qui revêt une importance particulière, et de nombreux membres de la garde d’honneur en conviendraient. Encore une fois, pour moi, ça revient à rendre hommage à mon grand-père et à son service pendant la Seconde Guerre mondiale et dans l’infanterie britannique. Et puis, il y a eu les funérailles de Ralph Klein auxquelles j’ai eu l’honneur de participer. En Alberta, c’est un de ces hommes pour lesquels peu importe ce qu’on pense de lui et de certaines de ces décisions, c’était un vrai Albertain. Il défendait l’Alberta, ses droits et notre présence sur la scène mondiale et fédérale. C’était un homme honnête. Il disait ce qu’il pensait, peu importe si les gens aimaient ça ou non, et comment il le disait. Ce sont des choses que j’affectionne particulièrement. Donc, c’était bien spécial d’être là pour lui rendre hommage à l’occasion de sa dernière journée.
Plus tôt cette année, plusieurs d’entre nous sont allés à Edmonton. Avant l’événement, tout était normal. Nous étions nous-mêmes. Nous ne sommes pas nécessairement de la même manière que si nous étions à la caserne devant le chef ou un capitaine. Et parfois, nous ne disposons pas de lieux adéquats pour nous changer avant l’événement. À un moment donné, nous nous en allions à un événement et nous avons été obligés de nous changer dans l’autobus, sur la route. Il y avait des vêtements un peu partout à gauche et à droite, et des trousses de maquillage. Les vues étaient probablement plus osées que ce qui est normalement acceptable du point de vue professionnel, mais nous sommes une grande famille à ces événements et nous savons qu’au bout du compte, l’important, c’est d’être présentables, d’être à l’heure, d’être professionnels et d’être prêts à commencer quand l’événement commence. C’est un milieu tellement plus décontracté, même comparativement au temps passé en caserne.
Aimeriez-vous ajouter autre chose?
J’adore la camaraderie de la garde d’honneur et ce que ça représente. Je n’aime pas jouer la carte du féminisme, mais le fait d’être la première femme à faire partie de la garde d’honneur du service d’incendie de Calgary, c’est un honneur qui va encore plus loin que de faire partie du service d’incendie en général. Les gars sont incroyablement accueillants. Je sens que je fais toujours partie de l’équipe et que je ne suis pas différente des autres. Il y a bien des blagues qui se font parce que je suis la première femme de la garde d’honneur, ou parce que je suis une femme tout simplement. Ils savent tous que j’ai les épaules très larges et que je ne m’en fais pas. Les gars sont merveilleux. Ils sont passionnés, voués à la représentation du service de manière professionnelle, en toute intégrité et avec aisance. C’est un vrai honneur de faire partie de ce groupe.