Fermé (Jean-Marc Parent)
Réf. Musée du Haut-Richelieu
Écoute. C’était la panique là. On commençait à feeler mal. Le lendemain matin, tu sais t’es sûr que quand tu vas te réveiller, PFIUT, fini ! Non. Pas rien. L’hiver, il y a quand même un petit courant frais. La maison est bien isolée, mais c’est pas long qu’elle devient froide. Là je vais te dire, tranquillement on commençait à paniquer. Ah, au début c’est trippant. Écoute, on était à la chandelle. Des chandelles, des caquelons à fondue, c’était super le fun. C’était romantique au boutte. Quand ça fit trois semaines que tu manges de la viande à fondue là, PIUT PIUT PIUT. Fondue au chocolat, c’est une fête quand tu manges ça. 30 livres là, t’as les bananes icitte et t’es pu capable. T’es pu capable. Écoute, non mais c’était quand même le fun. Écoute, j’avais une industrie chez nous. Sur le comptoir, j’avais trois caquelons. Je te dis que ça marchait. On hébergeait du monde. On était 12 dans la maison. Tout le monde travaillait. Chacun un caquelon. – Aweille, aweille, la sauce à spagat ça chauffe tu ? – Oui, oui, elle chauffe. Oui, elle chauffe ! La sauce à spagat, des pâtes, du café, les trois caquelons marchaient full pine, tout le temps. On trippait. Un moment donné, on trippait moins. Pu rien ! Je te le dis, c’est vrai. C’est comme un feeling de guerre. Il n’y a pu rien nulle part.