Corps de métiers
Tout le personnel aussi qui était sinistré. Le personnel là, était tous dans l’environnement, était tous dans le fameux triangle. Donc ces gens-là étaient là, mais en même temps, il y avait de la détresse à la maison, des fois des jeunes familles, des enfants. Tu sais, on a composé avec tout ça pour s’assurer qu’eux soient bien et en même temps maintenir notre service à la clientèle. Ça ça été un défi important.
Parce que de nuit, de nuit on alimentait des génératrices en carburant, de nuit on recevait des génératrices qu’on se dépêchait d’installer en pleine nuit dans le froid pour s’assurer d’avoir l’autonomie la plus grande, autant au niveau du CLSC… Parce que le CLSC avait aucun groupe électrogène. Le CHSLD avait un groupe électrogène, mais la capacité était minime et il y avait des enjeux importants au niveau de la sécurité, tu sais l’oxygénothérapie, les patients qui sont dépendants, le confort, tous les soins, les services à la clientèle… Donc nous autres, notre priorité 1, c’était d’avoir des groupes électrogènes de support pour nous permettre d’atteindre une autonomie acceptable.
Même moi, j’avais un autre enjeu. Mon enjeu aussi versus les patients, c’était le transport ambulancier. Ça c’était un enjeu majeur. Et moi, dès la première journée, c’était de s’assurer que au moins on ait un accès dans notre bâtiment, sécuritaire, pour être capable d’amener nos patients si un patient nécessitait un déplacement d’urgence. Et ça, on a travaillé énormément avec nos partenaires, les cols bleus, les cols bleus de la ville, les pompiers, les policiers. Ça été… Moi là, ça été quelque chose d’extraordinaire. L’entraide, ça été… De tous ces gens-là. Moi j’appelais à la ville et 5 minutes plus tard, il y avait une équipe qui faisait mer et monde pour nous aider et qui était très soucieux, autant que nous des patients, du confort, de la sécurité. Et ça, ça nous a transporté tout le temps du verglas. Ces gens-là ont été disponibles d’une façon remarquable.
Pour ce qui est de nos patients qui étaient plus à domicile, le CLSC en a pris charge et ces patients-là étaient amenés dans les sites d’hébergement, et c’est notre personnel, infirmières, toutes les équipes psychosociales, qui allaient dans les sites s’occuper des patients qui avaient été tu sais évacués de leur maison, qui volontairement étaient sortis parce qu’il y avait un beau suivi qui se faisait entre nos partenaires qui étaient… parce qu’il y a eu beaucoup d’accompagnements, les militaires, les pompiers, allaient dans tous les domiciles et il y avait une liaison qui avait été faite entre eux et notre personnel clinique pour s’assurer que si à domicile il y avait une difficulté ou que les gens visités avaient besoin d’aide, automatiquement la liaison se faisait et ces gens-là étaient envoyés dans des sites d’hébergement. Dans les sites, c’est le personnel au niveau de la santé qui s’occupait de ces personnes-là.
Sur le terrain, pour être capable… vu que les guichets automatiques ne fonctionnaient pas, ça prenait de l’argent comptant et j’avais trouvé un truc pour trouver de l’argent comptant. Il y avait un restaurant à Saint-Jean qui vendait du poulet et lui ne prenait pas de carte de crédit non plus parce que ça fonctionnait pas. Donc je m’étais organisé avec lui, quand j’avais besoin d’argent, je l’appelais. Je lui disais : – Bon, ok. J’ai besoin de 15 000 piasses. Il disait ok. Le CLSC lui donnait un chèque. On lui donnait le chèque, on repartait avec l’argent et on payait nos employés. Ça prenait de l’essence, ça prenait toute sorte de choses. C’est comme ça qu’on se débrouillait.