Black-out : le réseau électrique en déroute
L’accumulation de glace sur les fils et le vent causent les ruptures de courant. Au départ, seul le réseau de distribution – les fils qui relient les poteaux entre eux et aux maisons – est touché. Sous le poids de la glace, ils se brisent, bloquant de nombreuses routes et empêchant le déglaçage. Les transformateurs explosent, produisant des étincelles et une grande lumière. La situation devient critique le 9 janvier, qu’on a appelé le « vendredi noir ». La troisième vague de verglas affecte le réseau de transport – les pylônes – d’Hydro-Québec qui ne résistent qu’à 30 mm de verglas. Les pylônes s’effondrent comme des dominos.
Le poste de Saint-Césaire, qui alimente la région du « triangle noir », tombe en panne. Il sera l’un des derniers remis en fonction, le 26 janvier. À Saint-Jean-sur-Richelieu, l’alimentation en électricité est interrompue périodiquement à partir du 6 janvier et s’arrête pour de bon le 9 janvier. On crée l’ « autoroute Saint-Sébastien ». Il s’agit d’une ligne électrique partant de Saint-Sébastien et alimentée par le réseau du Vermont. Longue de 35 kilomètres, elle passe par le pont Gouin pour alimenter l’hôpital du Haut-Richelieu.
L’électricité commence à revenir à Saint-Jean-sur-Richelieu à partir du 27 janvier. Dans les pires cas, comme à Saint-Valentin, on attend jusqu’au 6 février. Au total, c’est près de 40 % du réseau électrique de la province qui est tombé.
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Pour Hydro-Québec, la crise du verglas se traduit par 400 pylônes endommagés, 24 000 poteaux à remplacer, 120 000 km de fils électriques tombés et environ 1,4 millions de clients dans le noir durant presque un mois. La reconstruction d’un réseau temporaire a duré cinq semaines, mais la solidification des installations amène les équipes d’Hydro-Québec à travailler sans relâche jusqu’en décembre, en prévision de l’hiver suivant. Vingt ans plus tard, si on est attentif, il est possible de trouver quelques poteaux qui ont été doublés pour être solidifiés, mais qui n’ont jamais été remplacés.