Quand la nature nuit … à la nature
Ce qui marque les gens qui ont vécu la crise, c’est surtout le bruit effrayant des branches qui se brisent sous le poids de la glace. Elles se fracassent au sol, également glacé, et on semble entendre de la vitre qui éclate. Il n’est pas rare que les maisons ou les voitures soient endommagées par les branches. Les parcs sont une désolation totale. L’accès y est souvent interdit à cause des chutes soudaines de branches. Des bûcherons gaspésiens proposent leur aide pour dégager les rues. Des milliers d’arbres n’ont pas survécu à la crise du verglas.
Pour certains, c’est leur entreprise qui est en péril. Les acériculteurs et les pomiculteurs de la région, dont les municipalités de Mont-Saint-Grégoire et de Saint-Valentin, notent de lourdes pertes. La saison suivante permettra de mieux constater les dégâts, mais une grande partie des arbres semblent irrécupérables.
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L’industrie laitière subit aussi des pertes importantes. Dans le « triangle noir », on retrouve les usines Agropur et Lactantia, lesquelles tombent en panne. Il faut envoyer le lait ailleurs et cesser les livraisons provenant des fermes. On demande aux producteurs de conserver le lait autant que possible et de jeter les surplus. En janvier seulement, ils ont dû se défaire d’environ 3 126 000 litres de lait.
Près de 17 000 exploitations agricoles se situent dans le « triangle noir », soit la moitié des fermes du Québec. La survie des animaux dépend de l’accès rapide à une génératrice. L’UPA installe un poste de distribution de génératrices à Saint-Hyacinthe. Hydro-Québec fournit un total de 250 génératrices aux agriculteurs, ainsi que les services d’un technicien pour les installer. Une réelle solidarité unit les agriculteurs, qui s’entraident dans cette crise. On perd 43 % de la production laitière, 60 % de la production maraîchère, surtout les arbres fruitiers, 50 % des volailles (145 000 décès) et 8 % des porcs (4591 décès).