Chacun travaillait selon ses aptitudes.
Photographie : J. Muise
Enregistrement audio – 1995 Interviewer : Janet Muise
Bill Joyce en conversation, en 1995
Bill : Je pense vraiment que chacun, chacun travaillait selon ses aptitudes, un peu comme à l’armée. Un gars comme Eddy Duerden par exemple, Eddy adorait peindre les fenêtres ; il travaillait vite, toujours en sifflant et il aimait ce qu’il faisait ; alors, il a peint les fenêtres de tous les sous-sols et des étages. Il a peint des fenêtres des mois durant. Voilà comment ça se passait.
Janet : Qui décidait qu’il pourrait faire ça ? En fait, c’était un peu comme du bénévolat. Mais, qui décidait ?
Bill : Nos avions des chefs de groupe.
Janet : D’accord ; c’est eux qui décidaient. Alors, chacun devait dire : « Okay, je fais ça. »
Bill : Un peu comme ça, oui. Mais, on ne vous aurait jamais demandé de faire quelque chose que vous ne pourriez pas faire. Par exemple, pour les escaliers ou des choses pareilles, il n’y avait que cinq gars qui avaient appris à les poser.
Janet : N’avez-vous jamais eu l’impression que certains pensaient que… ils en faisaient plus que leur part ? Si cela arrivait, comment faisiez-vous pour résoudre le problème ? Y avait-il un moyen de mesurer ce que chacun contribuait, ou était-ce le nombre d’heures de présence que vous pouviez compter ?
Bill : Non. Eh bien, on mesurait les heures, mais c’était plutôt le travail accompli. On établissait des objectifs à atteindre ; on prenait note de tout. Dans certains de ces vieux livres, on peut voir comment cela marchait. Wilf Worley faisait très attention à cet aspect du projet : il s’assurait que l’on commandait la quantité voulue de matériaux, de plinthes, etc. Alors, le livre montrait : Bon, voici Walter Muise qui travaille pour son plan Lindsay, à quel stade on compte arriver à finir cette partie des maisons, quel est le type de carrelage à utiliser, quelle forme, combien il en fallait dans la maison en question, combien de cartons, et il fallait les répartir pour que tout soit prêt quand les gars arrivaient pour travailler. Quelqu’un devait s’occuper de tout répartir.