Le mouvement coopératif, d’Ottawa à Hamilton
« Retroussez-vous les manches et appliquez les enseignements sociaux de l’Église. » « Renseignez-vous sur les coopératives d’habitation. » Voilà les directives du père Francis Marrocco en 1952 à deux de ses anciens élèves, les pères O’Brien et Sherlock d’Hamilton, récemment ordonnés. Dans l’espoir d’améliorer les conditions de vie de leurs paroissiens, les deux prêtres s’engagent à relever le défi.
À l’époque, le salaire annuel moyen d’un ouvrier industriel au Canada est de 4 000 $. Le coût d’une petite maison à Hamilton est d’environ 19 000 $. Les taux d’intérêt pouvant atteindre 40 %, les prêts sont hors de portée pour la plupart. Les travailleurs doivent trouver une autre voie.
En juin 1953, le père Marrocco invite les deux prêtres à une visite du chantier où quelques-uns des élèves qui ont suivi ses cours du soir construisent des maisons ensemble. Ces élèves sont du groupe qui, à l’été 1952, a créé le Guide de l’habitation coopérative, un outil précieux pour faire progresser le mouvement coopératif. La Société centrale d’hypothèques et de logement, devenue depuis la Société canadienne d’hypothèques et de logement, leur prête elle aussi main forte en acceptant que les constructeurs de la coopérative utilisent leur propre travail comme mise de fonds. C’est ce qu’on appelait l’« apport de compétences ».
Les pères O’Brien et Sherlock reviennent à Hamilton armés de ce guide, qui fait toute la différence pour les membres de la coopérative de Grimsby. Le guide affine leur compréhension des valeurs coopératives et leur donne les connaissances pratiques dont ils ont besoin pour réussir. Ces valeurs et ces connaissances, alliées à un grand apport collectif de compétences, permettent au groupe de donner vie aux paroles du père Coady, qui les incitait à devenir « maîtres de leur propre destin ».
Cliquez ici pour écouter et lire la transcription de Bill Joyce parlant de l’importance de l’éducation.