Les enfants de la coopérative
Lorsqu’on recueille les témoignages de ceux qui ont grandi dans le quartier de la coopérative, ils ont des souvenirs en commun, même si chacun en a fait l’expérience à sa façon. Comme dans beaucoup de voisinages, les enfants se regroupaient en tribus, parfois composées d’enfants du même âge, parfois non.
Voici l’un de ces témoignages :
« En grandissant dans ce quartier bâti par une coopérative, j’ai toujours eu l’impression que cette petite enclave était une part de nous-mêmes, de notre identité.
Déjà tout jeune, je sentais que je faisais partie de cette coopérative autant que ceux qui l’avaient bâtie. Comprenez-moi bien, je n’avais pas idée de la sueur, du sang et des larmes qu’il avait fallu pour bâtir cette communauté à partir de rien. Mais il me semblait qu’elle était faite sur mesure pour des familles et des enfants comme moi.
Là où on habitait, tout était familier. Puisque plusieurs des maisons se ressemblaient, on se sentait partout chez soi. Enfants, on pouvait entrer dans n’importe quelle maison du voisinage, y être accueillis comme en famille, et se sentir en sécurité. C’était pratique courante entre voisins.
Les mamans, pour la plupart, savaient qui était qui (donc on avait intérêt à se surveiller!). C’était facile d’entrer dans une maison voisine pour aller aux toilettes, faire panser une écorchure ou résoudre une dispute. La mère d’untel s’affairait dans la cuisine, le père lisait le journal en fumant la pipe ; on disait bonjour (ou non), on réglait la situation avec l’aide des grands, et on ressortait. C’était notre quartier ; c’était chez nous. »
Témoignage de Steve Cheverie, 82 Stewart Street
Installation de marches de façade – filmé par John Blake. Regardez la vidéo avec transcription française.
Avryle Wilson – Enfants de la coopérative (sous-titres FR. et ANGL. disponibles). Regardez la vidéo avec transcription française.