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Des battures profitables

Paysage, rivage du fleuve à Grondines à l'automne.

Rivage du fleuve à Grondines, 2022.

Au 19e siècle, le fleuve Saint-Laurent est une voie de transport importante sillonnée par les barges et goélettes chargées de marchandises. Ces navires sont souvent construits dans les villages du littoral.  Dans la région, Grondines a été un épicentre de la construction maritime : entre 1810 et 1874, les deux tiers des vaisseaux de plus de 100 tonnes conçus dans le comté de Portneuf proviennent de Grondines.

Photo en noir et blanc d'un navire en construction. Plusieurs hommes sont à côté et dans le navire.

Construction d’un navire, vers 1900.

 

Barges, sloop et goélettes sont maintenant disparus du paysage. À l’instar de nombreuses localités ayant contribué à la construction navale, « une fois le navire à l’eau, on ne retrouve à peu près plus de traces des activités de construction sur le site[1] ». Les infrastructures temporaires de ces lieux-dits étant disparues, ces chantiers ne sont plus que souvenirs.

Paysage du fleuve et du quai.

Quai de Grondines, 1990.

En plus d’être un important fournisseur « de bâtiments de fort gabarit destinés au cabotage entre les années 1845 et 1875[2] », Grondines est le lieu de naissance de pas moins de 37% des navigateurs de tout le comté. Le quai du village sert également de point de débarquement de marchandises acheminées vers les  paroisses avoisinantes et plus au nord. Mais la marchandise ne fait pas qu’y arriver, elle en part aussi!

Faire commerce

À la fin du 19e siècle, les berges du fleuve se transforment en carrière à ciel ouvert. On extrait de la pierre qu’on charge sur des goélettes amarrées le long du rivage. Cette pierre sert à la fabrication de la pierre à chaux et, plus tard, est intégrée au macadam pour les routes. Un entrepreneur du village spécialisé dans le pavage, Émile Houde, en fera d’ailleurs usage.

Photo en noir et blanc d'une carrière sur le bord de l'eau et d'un bateau en chargement.

Chargement des voiliers depuis la carrière à Grondines, vers 1910.

La Grondines Stone Brick & Lime Co. ne sera pas la seule entreprise à occuper les rives du fleuve. En 1928, une conserverie y ouvre ses portes à l’initiative de l’agronome Jean-Charles Magnan. La coopérative produit environ 100 000 cannes de tomates, jus de tomate et fèves en un an. Malgré les aléas du marché, la « cannerie » est en activité jusqu’en 1949, alors qu’elle est ravagée par les flammes.

Photo en noir et blanc d'une usine sur le bord de l'eau.

Coopérative de conserves de Grondines, 1930.