Esprit de communauté

Au-delà du territoire qu’il occupe, ce qui fait d’un village un village, ce sont les gens qui l’habitent et le font vivre. Au cœur de la vitalité d’une communauté, il y a bien sûr la vie quotidienne qui rythme les journées, agrémentée des petites habitudes de tout un chacun. Mais il y a aussi l’inhabituel, voire l’extraordinaire ou la démesure qui vient embellir la vie communautaire.

Louis Guilbault, gagnant de la course de boîtes à savon, et sa famille en 1980.

Malgré sa faible population, Grondines se distingue par la force de son mouvement associatif. S’exprimant parfois sous des formes plus habituelles, comme le Cercle des fermières, cette prédisposition prend aussi des formes originales, comme la légendaire course de boîtes à savon.

La tradition contribue à nourrir le sentiment de communauté. C’est le cas de la classique criée où chacun peut trouver tantôt de simples objets du quotidien, tantôt des réalisations artisanales issues de son atelier ou de sa cuisine<. Après la traditionnelle messe au bord du fleuve, l’eau bout pour une épluchette de blés d’Inde et le crieur fait monter les enchères pour une boîte de sucre à la crème ou des biscuits à la gelée, pour le plus grand bonheur de la foule en liesse.

Au printemps, une partie du village se lève avant l’aube pour aller cueillir l’eau de Pâques à l’un des ruisseaux près de l’église. Toutefois, pour certains, le moment tant attendu de cette journée qui débute aux aurores, c’est plutôt le traditionnel – et immanquable – déjeuner de Pâques des Fermières offert à la salle paroissiale.

Char allégorique du 10e anniversaire de la Parade de Noël de Grondines, 2002.

Si la plupart des paroisses du Québec n’ont plus droit à la messe de Noël chantée, à Grondines la tradition se perpétue. La chorale s’harmonise le 24 décembre au soir, tout juste avant la célèbre Parade de Noël qui illumine la veille de Noël depuis 1992.  Et comme Noël rime avec festin, en 1994 un premier souper du Réveillon est offert au restaurant du Vieux Moulin. Bien que cette tradition n’existe plus aujourd’hui, à partir de 1996, c’est à la salle paroissiale que tout le monde se réunit.

Enfin,  pendant 11 ans, des audacieux se sont mesurés aux rigueurs du fleuve. À l’été 1995, un groupe de bénévoles organise une course hors du commun : la Traversée du fleuve à la nage, entre Grondines et Leclercville. Si la fête est au quai, sur le fleuve les braves affrontent les courants et marées. Pour assurer la sécurité des nageurs, chacun d’eux est suivi par un kayakiste et des embarcations à moteur accompagnent le cortège.

Traversée du fleuve, été 2000.

Comme quoi Grondines, c’est tout qu’un village.