Grondines-Station
Loin de ce que la tranquillité de l’endroit laisse deviner aujourd’hui, à une certaine époque, le 3e rang grouillait d’activités!
Dès la moitié du 19e siècle, le chemin de fer est en pleine expansion au pays. On voit apparaître dans les régions des gares où convergent la vie économique et le développement du territoire.
En 1871, la North Shore Railway fait des relevés terrestres dans le but de construire le tronçon « Quebec, Montreal, Ottawa & Occidental Railway », le chemin de fer du Nord. À peine six ans plus tard, en 1877, les trains circulent à Grondines.
Le chemin de fer devient un véritable moteur économique et la gare de Grondines-Station apparaît comme un réel avantage pour la Scierie Laganière, située à un jet de pierre. Construite par Félix Laganière et son fils Joseph, la scierie connaît ses heures de gloire sous l’égide de Napoléon et d’Ulrich, descendants de la troisième génération. Les affaires vont bien, tellement qu’on érige un deuxième moulin au Pied de la Montagne à Saint-Casimir. Les Laganière produisent des dormants pour les chemins de fer et profitent de la proximité de la gare de Grondines pour envoyer du bois jusqu’en Angleterre. La hausse des salaires et l’essor du contreplaqué, produit à faible coût, auront toutefois raison de l’entreprise à la fin des années 1950.
Découvrez cet entretien avec la transcription: « Entrevue avec Réjean Laganière ».
L’arrivée du chemin de fer à Grondines conduit à l’ouverture d’un bureau de poste au 3e rang. Paul Paradis, premier maître de poste de Grondines-Station, entre en fonction le 1er avril 1889. Cependant, à partir des années 1960, la vitalité du 3e rang décline. Aline Rivard, dernière maîtresse de poste des rangs, termine son service le 29 avril 1961. Désormais, tout se passera au village.
Le train, amène aussi une affluence de voyageurs. Le phénomène profite également aux villages plus au nord, comme Saint-Casimir, Saint-Thuribe et Saint-Ubalde. L’hôtel Marcotte, à deux pas de la gare, accueille celles et ceux qui ne font qu’escale à Grondines. C’est sans doute le premier établissement du genre du village.
Le développement des routes, au début du 20e siècle, contribue au déclin du transport par train, si bien que la gare ferme ses portes au début des années 1960.