Les pointes de Grondines
Chasse, pêche et protection du territoire
Présentant des battures qu’on dirait infinies à marée basse, lorsque les eaux du fleuve se retirent dans le chenal, les pointes de Grondines s’étirent de l’anse chez Therrien jusqu’au bas de Sainte-Anne-de-la-Pérade.
Lieu de prédilection de la chasse à la sauvagine, Grondines comptait parmi les meilleurs postes de chasse du Saint-Laurent, estimait en 1860 James Macpherson Le Moine[1], auteur de l’ouvrage Ornithologie du Canada.
Il existe peu de témoignages avant cette époque, mais tout porte à croire que les premiers habitants de Grondines, et sans doute les populations autochtones qui les ont précédés, appréciaient les marécages giboyeux créés par les marées quotidiennes.
Encore aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre, par un matin frileux d’automne, des échos du fleuve nous rappelant que cette tradition est encore bien vivante.
Si le fleuve est le lieu de la chasse à la sauvagine, il est aussi propice à la pêche. Été comme hiver, en chaloupe, du bout du quai ou à l’abri dans une petite cabane sur la glace, ses eaux ont nourri les gens et ont fait l’objet de grandes fiertés, mais parions aussi de grandes… histoires de pêche!
Un territoire protégé
Pour que les activités de chasse et de pêche puissent se perpétuer, il importe d’assurer le respect de la nature et sa protection. C’est la mission que s’est donné le Regroupement des propriétaires du marais de Grondines qui a mis en place un projet de conservation et d’aménagement faunique de la partie marécageuse de leur terre. Cette aire de protection d’environ 100 hectares s’étend sur une largeur de 1,5 km en bordure du fleuve. Une partie des marécages est également sous la protection de Conservation de la nature Canada.
Ces langues de terre qui s’avancent dans le fleuve sur des kilomètres sont le milieu de vie d’une flore à la fois abondante et fragile. Deux espèces florales endémiques et menacées de la flore québécoise, la cicutaire de Victorin et la gentiane de Victorin, y sont conservées.