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Magasins généraux et épiceries

Les magasins généraux ont été de véritables lieux d’échange dans nos villages. Si peu subsistent encore, ayant laissé la place aux magasins spécialisés et aux dépanneurs du coin, à une autre époque ils étaient essentiels pour les achats de base.

Photo en noir et blanc d'une maison à deux étages dotée d'une galerie. Au rez-de-chaussée se trouve un magasin général.

Magasin général Faida Grondines, vers 1920.

À Grondines, à l’exception des rangs, chaque bout du village avait le sien. On peut supposer que la compétition était féroce, puisque quatre magasins généraux et épiceries se sont disputés la clientèle à une époque. Jusqu’au milieu du 20e siècle, c’était l’âge d’or de l’épicerie à échelle humaine. On y venait pour acheter, se rencontrer, discuter et, parfois, se disputer.

Répondre à tous les besoins

Photo en noir et blanc d'une maison deux étages occupée par un magasin général au rez-de-chaussée.

Magasin général J. E. Blais, vers 1940.

 

Petit à petit,  chacun a développé sa petite spécialité et sa clientèle. Le commerce de M. Rosario Houde, en haut de la côte, était la définition même d’un magasin général. On y trouvait les produits alimentaires de base… et tout le reste, de la pelle au marteau. Il était de loin, le plus gros magasin de Grondines.

À quelques pas de là, le modeste magasin J.E. Blais offrait lui aussi les produits de base. M. Robert Mayrand, plus éloigné, tenait une petite épicerie dans le faubourg où on trouvait également un comptoir de quincaillerie. Le magasin de M. Roland Sauvageau, lui, occupait un emplacement de choix à côté de l’église. Il a logé la caisse populaire jusqu’à la fin des années 1960. Quiconque devait aller à la caisse passait donc par son magasin. Astucieux!

Photo en noir et blanc de deux enfants en bas âge devant une fenêtre avec un homme en arrière-plan.

Épicerie Isidore Arcand, 1954.

Arrivé en 1945 à l’âge de 24 ans, Isidore Arcand, lui, rêvait d’ouvrir à Grondines la plus grosse des petites épiceries. Pendant 40 ans, il allait être le seul boucher du village, si l’on exclut la brève présence de Jean-Guy Devault qui se risqua à lui faire compétition en 1970 avec l’achat du magasin Blais.

Pour se démarquer, Roland Sauvageau, à côté de l’église, et Isidore Arcand, un peu à l’ouest de l’école, ajouteront même la livraison à leur offre de services. Le fils de ce dernier, Serge, enfourchait son vélo muni d’un grand panier sur le devant pour faire la livraison aux clients, comme en ville.

Photo de la porte rose d'un magasin général. Au-dessus de la porte il est inscrit « R. Sauvageau - marchand général ».

Magasin général Sauvageau, vers 1975.

L’arrivée des grandes surfaces a fait mal aux petites épiceries de village, mais surtout à leur épicier. Un à un, ceux-ci se sont rangés derrière l’attrait d’un plus gros et d’un ailleurs.