Margaret Valentine se rappelle de la station-service de sa famille
Enregistré au musée de Kirkfield, le 12 février 2022
Intervieweur: Ian McKechnie
Vidéographie: Ekaterine Alexakis
Durée: 3:42
Margaret Valentine est assise devant un mur blanc. Le texte à l’écran: Margaret « Marg » Valentine (née Moore) Fille d’Olive & Laurie Moore; Propriétaires de la station-service BA à Coboconk, 1921-1970.
Margaret Valentine: Bonjour, je m’appelle Margaret Valentine et mon nom de fille est Moore. Mes parents sont venus à Coboconk en 1921 après avoir répondu à une annonce pour un mécanicien à une station-service BA. Et mon père l’a achetée plus tard.
[Photo en noir et blanc de Laurie Moore qui tient un cric à l’extérieur du garage, environ 1930]. Le texte à l’écran: Laurie Moore, père de Marg Valentine, 1930.
MV: Il a travaillé comme mécanicien jusqu’à sa mort en 1939 – la Deuxième Guerre mondiale a commencé la même année. J’avais six ans. Donc ma mère avait deux choix: exploiter seule la station-service ou accepter une allocation de mère veuve. Heureusement, un bon ami, qui était marié à un proche, lui a offert son aide. Il était déjà retraité, donc elle a accepté son offre.
[Photo en noir et blanc de Margaret et Bill Simpson à côté d’une pompe à essence Clear-Vision. Margaret est en uniforme et sourit. Bill Simpson fume une pipe.] Le texte à l’écran: Marg Moore & Bill Simpson.
MV: Donc, ensemble ils ont géré la station-service tout au long de la Deuxième Guerre mondiale. C’était difficile d’exploiter une station à ce temps-là – le gouvernement voulait contrôler tout ce qui avait affaire à la vente d’essence.
[Photo en noir et blanc de Bernice, Olive et Margaret Moore devant les pompes]. Le texte à l’écran: Bernice, Olive et Marg Moore.
MV: Je n’avais pas le droit de vendre de l’essence parce que ma mère avait peur que quelqu’un me triche. Dans notre station, on avait des livrets de coupons AA, mais les livrets étaient plus pour [euh], le plaisir et d’autres personnes comme les docteurs, voyageurs ou vendeurs recevaient différents coupons. Les coupons, euh, étaient attachés.
[Photo en noir et blanc d’Olive Moore qui vérifie l’huile sous le capot. Une grosse pancarte à l’arrière-plan dit « B-A Service Products. »] Le texte à l’écran: Olive Moore vérifie le niveau d’huile.
MV: Il y avait une enseigne AA sur le pare-brise et les coupons devaient correspondre à la plaque d’immatriculation sur le véhicule. Je sais que certaines stations ont perdu leur permis car ils ne pouvaient pas tout fournir ou il y avait des problèmes avec les livraisons à certaines personnes, mais nous nous sommes débrouillés… Et je pense qu’on en a vendu beaucoup. On avait des files d’attente jusqu’à 18 h chaque soir – je peux me rappeler des autos qui faisaient la queue pour faire le plein d’essence.
[Photo en noir et blanc d’Olive Moore à côté d’une pompe en verre, acceptant de l’argent d’un client. Derrière la pompe, il y a une ancienne voiture des années 1940 et de l’autre côté de la rue, il y a un immeuble de deux étages.] Le texte à l’écran: Olive Moore, années 1940.
MV: Pour prévenir la fraude, euh, nous avions des pompes transparentes qui contenaient 10 gallons chacune, et je pense qu’on en avait quatre, et l’une d’elle contenait seulement de l’essence pour tracteurs.
[Photo en noir et blanc du garage Moore en été. Il y a des pompes Clear-vision devant un bâtiment à charpente de bois, décoré d’affiches annonçant Coca-Cola. Orange Crush, les cigarettes Sweet Caporal. les journaux Star Weekly et Toronto Telegram et de la crème glacée. Un camion-remorque ancien des années 1940 est stationné à gauche.] Le texte à l’écran: L’été au garage Moore.
MV: Tout d’un coup, nous avions besoin d’une meilleure station mais Maman avait déjà planifié pour ça; elle a emprunté 10 000 dollars de BA, qu’elle a remboursés au taux d’un sous par gallon. Elle n’a pas pris beaucoup de temps pour tout payer, parce que beaucoup de voitures commençaient à venir via l’autoroute 35.
[Photo en noir et blanc de Margaret qui fait le plein d’une camionnette. Il y a un étalage de bidons d’huile BA pour moteurs hors-bord à l’avant-plan.] Le texte à l’écran: Marg Moore fait le plein.
MV: Nos clients BA étaient, euh, des personnes géniales. J’ai fait la connaissance de plusieurs d’entre eux, et je suis encore en contact avec quelques-uns. Ma sœur est âgée de 8 ans de plus que moi et elle habitait à Toronto. Elle nous rendait visite à toutes les fins de semaine pour aider avec la station-service. Son mari faisait du golf et nous avons décidé de rafraîchir le look de l’entreprise en portant des shorts ayant le logo BA.
[Margaret montre l’ancien logo circulaire de BA]
MV: Et voici le logo. Avant ça, le logo avait l’air comme ceci:
[Margaret montre un ancien logo rectangulaire de BA]
MV: Puis ils ont changé au cercle,
[Margaret présente un ancien logo circulaire de BA]
[Photo en noir et blanc de Margaret qui met de l’essence dans des automobiles anciennes des années 1950. Pompe à essence à l’arrière-plan.] Le texte à l’écran: Marg Moore fait le plein d’un véhicule.
MV: Puis plus tard, Gulf a acheté BA. Donc, je me rappelle que beaucoup de personnes aimaient acheter notre essence. Je ne sais pas si c’était à cause des logos ou des sourires!