1901 – Les bonnes sœurs du village
Quittons la gare et marchons jusqu’au couvent de la Congrégation de Notre-Dame. Depuis presque cinquante ans, les jeunes filles de Sainte-Anne et des environs y reçoivent l’enseignement des religieuses. Il accueille aujourd’hui une centaine d’élèves, dont une quarantaine de pensionnaires. Leur éducation est assurée par six religieuses dont la doyenne est mère Saint-Ildephonse, supérieure du couvent depuis plusieurs années.
Un peu plus loin, sur la rue de la Fabrique, on aperçoit l’école des garçons. Confiée depuis une vingtaine d’années aux frères du Sacré-Cœur, elle accueille aussi une centaine d’élèves, mais n’a pas encore de pensionnat. Depuis l’an dernier, elle est dirigée par le frère Sidonius, un Français ayant émigré au Canada il y a environ 25 ans. Contrairement aux sœurs, les frères n’hébergent pas de domestique. Le plus jeune d’entre eux porte d’ailleurs le titre de cuisinier.
Les écoles de rang
En dehors du village Sainte-Anne, la municipalité compte huit écoles. Les plus grandes sont celles du 1er rang Sainte-Marie et du village Sainte-Marie. Elles sont fréquentées par plus de 60 élèves et ont chacune deux institutrices. Les autres écoles accueillent en général une vingtaine d’élèves confiés à une seule institutrice. Le village d’Orvilliers, qui ne compte qu’une quinzaine d’habitants, ne fournit quant à lui qu’une douzaine d’enfants à sa petite école.
Quelques-unes de ces écoles sont confiées à des jeunes femmes comme Arline Perreault, 20 ans, et Joséphine Morency, 21 ans, toutes deux du Petit Chenail. Mais certaines institutrices, comme Clara Vallée et Zephise Tessier, sont plus âgées. La première, qui a 30 ans, habite avec sa jeune sœur Anette, 16 ans. La seconde, qui a 51 ans, enseigne au Rapide Nord. Elle habite chez sa sœur Clarisse, une veuve qui, en plus de ses six enfants, héberge une autre de ses sœurs.