Le travail des contrebandiers lors de la prohibition
Crédit: Dramatisation réalisée par le Musée des communications et d’histoire de Sutton dans le cadre d’une exposition sur la prohibition présentée à l’été 2013. Michel Fradette joue le rôle de Joe Penn, fermier et contrebandier.
Je suis né en 1880 et mes lointaines origines sont Allemandes de par mes grands-parents qui étaient une famille de loyalistes. J’ai une ferme, je suis fermier et puis pour les amis et la famille, je suis aussi contrebandier. Avant la guerre la Grande Guerre, je vendais toute ma production ici, dans le coin à Abercorn, ma liqueur le whisky de patates. C’est surtout à Abercorn, il y a des hôtels, entre autres le Bucket of Blood, qui ramassaient tous les bums autant des États que du Québec. Ils allaient là-bas pour se battre, pour tirer l’oreille avec la prohibition américaine. En 1920 je suis devenu bootlegger. Passé toute la guerre du spiritueux au Vermont. La frontière ça toujours été une passoire, il y a une douane sur la route d’Abercorn puis il y en a une dans les gares à Sutton et à Richford. Pas tout seul à faire ça, écoute y en a partout, entre Frelighsburg et Berkshire. Mais c’est facile au début, on prenait une vache et on remplissait des sacoches pleines de boissons pour traverser discrètement dans le bois. Là si arrivait un douanier ben on se sauvait. On lâchait les vaches et on perdait notre animal, mais il revenait. En 1925 s’est rendu dangereux d’être un bootleger depuis qu’Al Capone contrôle tout ce qui se passe sa frontière, ils tirent à vue quand il garde la marchandise avant de la traverser. Moi je me suis fait tirer dessus en pleine nuit sur mon camion Ford. J’ai pu sortir le jour avec tous les trous sur la portière. On raconte que plusieurs policemen ont disparu sur Champlain Lake puis même pas loin d’icitte à Winoosky. Il y en a un que l’on a plus de traces depuis 1926.