Une lettre de déni
Ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada, 1950
La lettre émise par le ministère de la citoyenneté et de i’Immigration refuse le parrainage par Chin Ng de ses deux fils, Chin Park Chue et Chin Park Jue, de la Chine vers le Canada dans le cadre du regroupement familial. La demande a été rejetée parce que les deux fils étaient plus âgés que la limite d’âge admissible, fixée à 18 ans à l’époque.
La loi sur l’exclusion des Chinois (officiellement la loi sur l’immigration chinoise de 1923) interdisait toute immigration chinoise, à l’exception de quelques catégories étroitement définies. Cette loi a été abrogée en 1947, mais des restrictions à l’immigration fondées sur la race sont restées en vigueur jusqu’en 1967, date à laquelle les politiques d’immigration du Canada sont passées à un système de points. Après l’abrogation de la loi, les Chinois vivant au Canada ont pu demander le regroupement familial. Ils devaient d’abord demander la citoyenneté canadienne ; les membres de la famille étaient limités aux conjoints et aux enfants célibataires de moins de 18 ans. Grâce à la mobilisation de la communauté sino-canadienne, cette limite d’âge sera portée à 21 ans.
La lettre se lit comme suit : Cher Monsieur La présente fait suite à votre demande d’admission au Canada de vos deux fils, Chin Park Chue et Chin Park Jue, résidant actuellement au 305 Des Voeux Road, C., Hong Kong. À cet égard, je tiens à souligner que les seules personnes de race asiatique qui peuvent être admises au Canada en vertu des règlements d’immigration actuels sont le conjoint et les enfants célibataires de moins de 18 ans d’un citoyen canadien légalement admis et résidant dans ce pays légalement admis et résidant dans ce pays, qui est en mesure d’héberger et de prendre soin de ses personnes à charge. Il est donc clair que vos fils, âgés respectivement de 20 et 19 ans, ne relèvent pas des catégories admissibles. Dans ces circonstances, j’ai le regret de vous informer qu’il n’est pas possible d’accéder à votre demande. et qu’aucun encouragement ne peut être offert pour l’admission des candidats susmentionnés à l’immigration dans ce pays à l’heure actuelle.