La Nipponia Home
Yasutaro Yamaga
Yasutaro Yamaga arrive en Colombie-Britannique en 1908. Il rêvait d’être un jour propriétaire de 5,000 acres de terre agricole canadienne. Yasutaro travaille dans l’agriculture, c’est une personne respectée au sein de sa communauté. Yasutaro et sa famille doivent s’exiler : ils fuient Maple Ridge, en Colombie-Britannique et partent pour Hamilton, en Ontario.
Dépossession : action de priver quelqu’un de terres, de biens ou d’autres possessions.
Passionné par l’activisme et le lien entre les cultures, Yasutaro rêvait de créer une résidence pour les Canadiens japonais âgés. En 1958, grâce à sa ténacité, le rêve de Yasutaro devient réalité. Une donation de 25 000 $ provenant des économies personnelles de Yamaga et 27 000 $ provenant de 853 donateurs de la communauté permettent de donner vie au projet. Parmi les autres membres fondateurs issei, on trouve notamment Toyonori Namba, Takashi Komiyama, Tomiyo Uyehara et Takaichi Umezuki.
Dans le cadre d’une initiative conjointe entre la communauté de Lincoln et la province de l’Ontario, Nipponia Home (le « foyer nippon ») ouvre ses portes à Beamsville. Il s’agit du premier foyer pour personnes âgées japonaises au Canada. Les architectes Henry Fliess et George Yamazaki ont reçu la médaille d’argent Massey en architecture pour la conception de cet établissement.
Le terrain de Nipponia Home avait de jolis jardins décorés conformément à l’aménagement paysager japonais traditionnel. Des repas traditionnels japonais étaient préparés par des chefs japonais, notamment des plats comme la soupe miso, les sushis et le sukiyaki. Les résidents pouvaient se baigner deux fois par semaine dans un o-furo, le bain japonais traditionnel.
Les traditions culturelles et les résidents eux-mêmes ont fait de Nipponia Home un endroit unique pour son époque. Tous avaient été confrontés aux pires injustices. Le foyer nippon a été au service de la communauté de Lincoln pendant 42 ans, avant de fermer ses portes en 2000. C’était un moment triste pour les résidents. Après des années de déplacements et de réinstallations répétés, ils pensaient avoir enfin trouvé un chez-soi.