Passer au contenu principal

Refaire sa vie

Refaire sa vie dans la région de Niagara

En juin 1942, les Canadiens japonais exilés commencent à arriver dans la péninsule du Niagara. La première arrivée de Canadiens japonais dont nous ayons trace est celle de la famille Nishikawara. Ils avaient été autorisés à quitter un camp d’internement en Colombie-Britannique à condition de déménager en Ontario. Ils arrivent ainsi à Lincoln, où ils sont embauchés par C.H. Prudhomme and Sons.

Fait: en 1949, les Canadiens japonais ont finalement obtenu le droit de vote et le droit de se déplacer librement au Canada.

Quatre femmes et une jeune fille assises dans l’herbe d’un verger

Mme Sano, Mme Kajiura, Mme Toyota, Akiko Kinoshita et Mme Kinoshita à la ferme Tregunno, vers 1944, avec la permission d’Addie Kobayashi.

Les premiers temps suivant la réinstallation furent les plus difficiles. Sans biens ni argent pour se remettre à flot, les temps étaient durs. Les salaires étaient bas, les heures étaient longues et le travail était dur physiquement. Cependant, nombreux sont ceux qui ont reçu des gestes de gentillesse, des témoignages de reconnaissance et d’acceptation.

La plupart des Canadiens japonais sont restés dans la région du Niagara pendant une courte période de quelques années ou quelques mois. Nombre d’entre eux souhaitaient déménager à Toronto, mais la pénurie de travail fermier en hiver était un facteur à prendre en considération. À partir du début des années 1950, quelques familles comme les Morimoto ont pu faire quelques économies. Ils ont réussi à acheter une ferme de 6 acres à Martindale Heights près de l’actuel Square Ridley, à St Catharines. Pendant ces années difficiles, les voisins et les commerçants leur ont donné des meubles, du bois de chauffage et de nourriture. La mère de Sachie Morimoto écrit dans son journal:

J’étais très reconnaissante de l’amitié de ces gens… Nous étions si pauvres que nous n’avions même pas assez d’argent pour le pain du lendemain. Pendant les hivers froids, mon mari partait à vélo dans des endroits éloignés pour tailler des arbres.

Un petit garçon devant une maison

La maison de la famille Teshima à Beamsville, vers 1950, avec l’aimable autorisation de Ken Teshima

Jeune garçon japonais et jeune fille japonaise sur des bicycles

Ken Teshima enfant avec sa sœur cadette, vers 1950, avec l’aimable autorisation de Ken Teshima.

 

Écoutez un entretien avec Ken Teshima, ou retrouvez sa transcription ici.

 

 Ken Teshima en tant que jeune garçon avec sa mère et ses deux cousins

Ken Teshima enfant avec sa mère et ses cousins, Bill et Aiko Sumi, avec la permission de Ken Teshima.

Le soutien de la communauté était un facteur essentiel pour aider les familles canadiennes japonaises à s’installer. Dans le canton de Lincoln, Ko Teshima a déménagé avec sa famille à Beamsville, Ontario pour travailler à l’usine de placage et de paniers de Beamsville. Son fils, Ken Teshima, se souvient de l’importance de la maison construite pour eux par Bill Reid, l’employeur de son père. La maison a permis à la famille Teshima de s’ancrer de manière définitive dans la communauté.