Travail domestique
Employés de maison
Les Canadiens japonais ont également travaillé comme domestiques. Bien que, dans certains cas, des jeunes femmes aient travaillé comme « écolières », les domestiques étaient généralement de jeunes garçons que l’on appelait « écoliers » ou « garçons de maison ». Parfois, des adultes plus âgés travaillaient également comme domestiques. Nombreux sont ceux qui ont commencé par exercer ce type de travail, y compris des personnes titulaires de diplômes professionnels.
Edward Sano a travaillé pour le Dr Burrows en tant que domestique et vivait à son domicile. Sano se souvient qu’il s’agissait d’une bonne situation où il était traité de manière juste. On lui a confia des responsabilités : il officiait ainsi comme chauffeur et gardien de la maison lorsque les Burrows étaient absents.
Les limites étaient changeantes. Il se sentait par moments faire partie de la famille, devenant ami des enfants Burrow et mangeant parfois avec la famille. D’autres fois, il était conscient des claires distinctions qui le séparaient des Burrow, par exemple lorsqu’il n’était pas invité au dîner de Noël. Ed a pu terminer sa douzième année alors qu’il habitait et travaillait au domicile des Burrow. Il a vécu avec eux pendant 9 ans.
Mais le travail domestique permettra, dans certains cas, de tisser des liens plus profonds. Jack Kobayashi était « écolier » au domicile des Rankin. Il y reçoit des leçons de bonnes manières et on l’encourage à continuer ses études. Il est également soutenu lorsqu’il commence sa carrière de pharmacien. Mme Rankin et ses amis font même pression pour soutenir la demande de licence de pharmacien que Jack dépose auprès du College of Pharmacy.
Fait: en Colombie-Britannique, les Asiatiques ne pouvaient pas voter et certaines professions, telles que la pharmacie et le droit, leur étaient interdites.
Jack est finalement devenu pharmacien à la pharmacie de Morey. Il se souvient:
…un monsieur très britannique a franchi la porte d’entrée, s’est dirigé directement vers moi à l’officine et, avec son air militaire de colonel britannique, a exigé un certain produit. Je lui ai poliment répondu que je ne pouvais pas le lui vendre, il s’est alors mis à hurler : « Pourquoi ne retournez-vous pas d’où vous venez? ». Je lui ai répondu : « Monsieur, je suis né ici. Pourquoi ne retournez-vous pas d’où vous venez!