Être un enfant : aller à l’école – E abinodjiciwin : kikinohamagozinan
Quand les enfants anicinabek ont-ils commencé à fréquenter l’école? Dans les années 1930, il y avait une école d’été en bas de la côte. Mais les enfants apprenaient surtout à vivre sur le territoire auprès de leur entourage. À partir de 1955, nos enfants furent obligés d’aller à l’école.
L’ouverture du pensionnat indien de Saint-Marc-de-Figuery (Amos) a marqué le début d’une période très difficile : les enfants étaient enlevés à leur famille et les parents qui résistaient étaient menacés d’arrestation. Imaginez une communauté sans enfants pendant dix mois de l’année…
George W. raconte: «Les enfants se sauvaient dans le bois pour ne pas se faire amener [au pensionnat]. »
Au pensionnat, les enfants devaient apprendre et parler le français. C’était souvent une troisième langue après l’anicinabemowin, le cri ou l’atikamekw et l’anglais. Des enfants oubliaient leur propre langue et certains se faisaient donc appeler tcigojik (blancs) par leur famille quand ils revenaient chez eux. Ils ne pouvaient pas parler de leur souffrance.
Certains ne sont pas allés au pensionnat : ceux n’ayant pas le statut d’Indien (au sens de la Loi sur les Indiens). Ils pouvaient aller à l’école de Louvicourt, où il y avait plus d’Autochtones que d’allochtones!
Un peu avant la fermeture du pensionnat (1973), le Conseil de bande a entrepris des démarches pour que l’éducation de nos enfants se fasse dans la communauté. Des leaders ont réussi à faire construire une école à Lac Simon en 1975. Puis, dans les années 1990, le Conseil a pris en charge l’éducation à Lac Simon : nous avons commencé à avoir des enseignantes anicinabek dans nos classes!
Aujourd’hui, nous avons une école primaire (Amikobi), une école secondaire (Amik Wiche) et un centre de formation pour adulte (CRÉA Kitci Amik).