Les saisons – Eji pibonagak
Comment les saisons sont-elles organisées par les Anicinabek? Autrefois, les saisons rythmaient notre quotidien. Chacune est associée à des activités. Nous avons six saisons : pipon (hiver), sigon (pré-printemps), minokamin (printemps), nipin (été), takwagin (automne), pidjipipon (pré-hiver).
Les hommes et les femmes avaient des rôles différents, mais complémentaires. L’hiver, les hommes se consacraient à la chasse et à la trappe, laissant femmes et enfants s’occuper du campement, de la préparation des prises, et de chasser du petit gibier. Le pré-printemps est la période du dégel. Les glaces sont fragiles et les déplacements sont risqués. C’était, et c’est toujours, un bon moment pour la chasse à l’orignal qui, lui aussi, a du mal à se déplacer. L’été était la saison des rassemblements, des rencontres et des échanges. C’était aussi le temps de cueillir des petits fruits et de fabriquer de canots. À l’automne, nous retournions vers le territoire familial et le cycle reprenait.
Marie-Jeanne P.M. raconte: « On suivait le temps des 6 saisons. Durant l’été, on était ici. Après, à l’automne, on partait dans notre territoire pas loin. Après, c’était plus dans le bois encore qu’on partait pour la trappe. Plus c’était l’hiver. Plus on montait dans le bois. Quand l’été revenait, on revenait tranquillement. »
Avec notre installation dans le village, vers la fin des années 1960, le calendrier des activités a changé. De plus en plus d’Anicinabek ont commencé à avoir des emplois salariés quelques mois par année. Ils travaillaient par exemple dans une ferme de visons aux États-Unis, pour des compagnies minières, pour des moulins à scie, comme bûcherons ou draveurs.
Aujourd’hui, le calendrier scolaire rythme l’année. Mais les saisons sont toujours importantes et guident les activités encore pratiquées par nos familles sur le territoire.